Représentation artistique de Quetzalcoatlus northropi pataugeant dans l’eau — © James Kuether

Contemporains des dinosaures, les ptérosaures étaient des reptiles volants ayant plané au-dessus de leurs têtes pendant plus de cent cinquante millions d’années. De récentes recherches ont permis d’en apprendre davantage sur le plus impressionnant d’entre eux.

« C’est la première fois que nous disposons d’une vision aussi complète de cette créature »

Avec une envergure de près de 12 mètres, Quetzalcoatlus northropi était le plus grand animal volant connu. Cependant, en raison du nombre restreint d’os fossilisés dont disposaient les scientifiques, la méthode d’envol employée par une créature aussi massive restait obscure. Récemment publiées dans le Journal of Vertebrate Paleontology, cinq nouvelles études offrent l’aperçu le plus complet à ce jour de son habitat, sa morphologie et son comportement.

« Bien que sa découverte remonte à un demi-siècle, le Quetzalcoatlus restait mal connu », souligne Matthew Brown, chercheur à l’université du Texas. « C’est la première fois que nous disposons d’une vision aussi complète de cette créature. »

L’étude approfondie de tous les restes fossiles confirmés et suspectés de Quetzalcoatlus a notamment permis d’identifier une seconde espèce plus petite. D’une envergure de 5 à 6 mètres, celle-ci a été baptisée Quetzalcoatlus lawsoni, en l’honneur de Douglas Lawson, le géologue ayant découvert les restes fossilisés de Quetzalcoatlus northropi dans l’ouest du Texas en 1971.

Douglas Lawson tenant l’humérus de Quetzalcoatlus northropi, découvert dans le parc national de Big Bend — © The University of Texas at Austin / Jackson School of Geosciences

L’improbable technique d’envol du Quetzalcoatlus northropi

Alors que la plus grande espèce n’est connue qu’à travers une douzaine d’ossements, des centaines de la plus petite ont été identifiés, permettant aux chercheurs de reconstruire un squelette quasi complet et d’étudier la façon dont elle se déplaçait et volait. Ces connaissances ont ensuite été appliquées à son légendaire cousin.

Les scientifiques avaient précédemment supposé que le ptérosaure géant se balançait en avant comme une chauve-souris vampire, ou qu’il prenait de la vitesse en courant et en battant des ailes comme un albatros. Mais ces nouvelles analyses suggèrent qu’il aurait effectué un bond d’au moins deux mètres dans les airs avant de déployer ses ailes et de s’envoler.

« Les ptérosaures possédaient d’énormes os pectoraux, sur lesquels étaient fixés les muscles dédiés au vol », détaille Kevin Padian, de l’université de Californie. « Il ne fait donc aucun doute qu’ils étaient de formidables voltigeurs. »

Reconstruction étape par étape de l’envol de Quetzalcoatlus northropi. Le ptérosaure s’accroupit, bondit, puis commence à battre des ailes — © Kevin Padian et al / John Conway

Un mode de vie semblable à celui des hérons modernes

Si la région du Texas dans laquelle les fossiles des deux espèces de Quetzalcoatlus ont été découverts se révèle aujourd’hui majoritairement désertique, il s’agissait d’une zone largement boisée il y a environ 70 millions d’années.

L’analyse du contexte géologique suggère que les grands Quetzalcoatlus vivaient probablement comme les hérons modernes, chassant seuls dans les rivières et les ruisseaux, tandis que les espèces plus petites semblaient se rassembler dans les lacs, avec pas moins de 30 individus trouvés sur un seul site fossile.

« Jamais auparavant, autant d’informations détaillées sur les azhdarchidés [la famille des ptérosaures comprenant Quetzalcoatlus] n’avaient été rassemblées », souligne le paléontologue Darren Naish. « Ces travaux serviront de référence pour l’étude de ce groupe pendant des années, voire des décennies. »

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