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Ces fossiles anciens remettent en question notre compréhension de l’évolution humaine

Une approche améliorée ouvre de nouvelles perspectives

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Image d’illustration — © Ryan Somma / Flickr

À l’instar de la technologie, la science évolue constamment, remettant en question les idées préconçues et réécrivant l’histoire. La compréhension de l’évolution humaine subit un bouleversement majeur grâce à une récente étude menée par des chercheurs de l’université nationale australienne de Canberra et du Musée d’histoire naturelle de Londres. Cette recherche, publiée dans la revue Quaternary Science Reviews, remet en question les méthodes traditionnelles de datation des fossiles. 

Limites de la datation au radiocarbone

Bien qu’il existe d’autres méthodes pour dater les objets anciens, la datation au radiocarbone est l’une des plus connues. Elle consiste à dater un site en mesurant la quantité de carbone 14 présente dans les restes organiques tels que les os ou le charbon de bois. Elle est basée, entre autres, sur la physique nucléaire.

Tout être vivant absorbe des isotopes de carbone 14 dans ses tissus. Ces isotopes sont inévitables ; ils interagissent avec l’atmosphère terrestre pour produire des rayons cosmiques qui nous tombent dessus de toutes parts. Cette absorption ne s’arrête que lorsqu’un organisme meurt. Avec une demi-vie d’environ 5 730 ans, le carbone 14 est la seule forme naturelle de carbone qui soit radioactive, ce qui le rend unique par rapport à tous les autres isotopes. 

Cependant, cette méthode présente des limites, principalement pour des fossiles dépassant les 50 000 ans. Les choses peuvent également mal tourner avec des échantillons plus jeunes. Les Hobbits de l’île de Flores et Homo luzonensis ont été des exemples notables d’interprétations chronologiques erronées, soulignant les défis de cette approche classique.

La révolution de la datation uranium-thorium

Des fossiles tels que ceux de la grotte d’Apidima en Grèce ont initialement déconcerté les chercheurs en montrant un écart de 40 000 ans entre les crânes d’un Néandertalien et d’Homo sapiens. Les résultats, apparemment peu probables, ont mis en évidence les défis de la datation au radiocarbone. Cependant, des avancées technologiques ont permis de reconsidérer ces découvertes et de résoudre les énigmes entourant ces fossiles.

Les scientifiques ont utilisé la radiométrie pour la réanalyse, mais ils n’ont pas mesuré les niveaux de carbone 14 ; à la place, ils ont utilisé une méthode appelée série U, ou datation par l’uranium-thorium. Cette technique existe depuis cinquante ans. Cette technique offre une précision jusqu’ici impossible à atteindre, éliminant les lacunes de la datation au radiocarbone. 

« Le problème avec l’os est qu’il s’agit d’un système ouvert », a déclaré Chris Stringer, responsable de la recherche au Musée d’histoire naturelle. L’uranium peut pénétrer dans l’os et le dater, mais il peut aussi y être ajouté ou en être retiré au fil du temps. Avec l’aide de Rainer Grün, professeur émérite à l’université nationale australienne de Canberra, la technique a été réduite afin que les lasers puissent être utilisés pour capturer des échantillons minuscules sans endommager des parties importantes du spécimen.

Des découvertes novatrices

La nouvelle analyse a conduit à des découvertes surprenantes. Il s’avère que les deux fossiles ont d’abord été déposés en deux endroits distincts et qu’ils sont tombés progressivement dans la grotte. Cela explique pourquoi, malgré leur différence d’âge de 40 000 ans, ils ont été découverts ensemble.

Le fragment de crâne d’H. sapiens, qui date de plus de 150 000 ans avant que l’homme anatomiquement moderne ne se soit installé en Europe, est actuellement reconnu comme le plus ancien fossile de l’espèce jamais découvert en Europe.

En conclusion, grâce à des techniques modernisées, les chercheurs réparent l’histoire évolutive, révélant des détails précis sur les moments cruciaux de notre parcours en tant qu’espèce. Ces découvertes marquent un tournant dans la compréhension de l’évolution humaine.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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