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La découverte d’un fossile unique au fond de la mer de Chine éclaire l’histoire des Dénisoviens

Il offre un aperçu sans précédent de leur apparence et leur aire de répartition géographique

Dénisoviens
— © Chun-Hsiang Chang / Jay Chang

L’analyse d’une mâchoire fossilisée trouvée au large de Taïwan a contribué à éclairer l’apparence et l’aire de répartition d’une ancienne espèce humaine énigmatique : les Dénisoviens.

Un témoignage unique

Ce fossile unique a été découvert par l’équipage d’un chalutier évoluant dans le canal de Penghu. Décrite comme le témoignage le plus complet d’un Dénisovien formellement identifié, cette mandibule épaisse et garnie de molaires massives appartenait à un individu masculin qui vivait dans la région au cours de l’une des deux dernières périodes glaciaires (il y a entre 10 000 et 70 000 ans ou 130 000 et 190 000 ans), lorsque le niveau de la mer était beaucoup plus bas.

Des analyses protéiniques ont permis de confirmer qu’il s’agissait d’un représentant de cette espèce humaine archaïque, que l’on pense s’être éteinte il y a quinze millénaires. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science, il s’agit des premiers restes dénisoviens trouvés dans la région, élargissant l’aire géographique de cette population amenée à se métisser avec Néandertal et Homo sapiens.

Les premiers fossiles de Dénisoviens, découverts dans la grotte sibérienne de Denisova, se résumaient à un fragment de doigt et une poignée de dents. Ces dernières années, d’autres découvertes ont montré qu’ils avaient également prospéré sur les hauts plateaux tibétains et en Asie du Sud-Est, au climat plus doux, où ils auraient été amenés à chasser des buffles d’eau.

« Il s’agissait de conditions climatiques et environnementales très différentes », souligne Enrico Cappellini, de l’université de Copenhague. « Le froid sibérien, l’altitude élevée du Tibet. Nous ne pouvons rien déduire de leurs capacités cognitives… mais ils étaient assurément flexibles. »

Homo denisovensis et Homo longi

Offrant un aperçu sans précédent de la morphologie d’Homo denisovensis, la découverte appuie également l’hypothèse voulant que l’espèce soit directement liée à « l’Homme dragon » (Homo longi), dont les témoignages, vieux d’environ 150 000 ans, ont été mis au jour près de la ville chinoise de Harbin.

Fin 2023, des chercheurs avaient reconstitué le visage de l’un des représentants de cette lignée sœur d’Homo sapiens aux caractéristiques morphologiques atypiques, qui peuplait les forêts glaciales du nord de la Chine.

Par Yann Contegat, le

Source: The Guardian

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