
Les liens entre l’Afrique et le Proche-Orient remontent à l’Antiquité, voire encore plus loin, et c’est une page de l’histoire de l’humanité qui a laissé derrière elle diverses reliques archéologiques. Certaines de ces reliques ont récemment été découvertes dans d’anciennes sépultures chrétiennes en Israël.
Une découverte à mi-chemin entre l’Afrique et l’Inde
Lors de fouilles sur le site archéologique de Tel Malhata, dans le désert du Néguev en Israël, des archéologues ont fait une découverte déconcertante dans des tombes vieilles de 1 500 ans. Ces tombes, qui semblaient être des sépultures chrétiennes, contenaient des figurines aux traits africains sculptées dans du bois d’ébène. Notons qu’à l’origine, ces tombes ont été découvertes au cours de deux fouilles de sauvetage menées sur une future base militaire entre juillet 2016 et mai 2017. En tout, les chercheurs avaient découvert 155 tombes qui ont permis d’avoir un aperçu de l’histoire de la région de l’âge du bronze à la période byzantine.
Parmi la centaine de tombes, deux sépultures ont particulièrement retenu l’attention des archéologues dans la mesure où elles contenaient des objets différents de tout ce qui a été découvert sur le site, à savoir les fameuses figurines en os et en bois aux traits faciaux rappelant ceux des Africains. Les chercheurs ont découvert avec étonnement que deux de ces figurines étaient sculptées dans du bois d’ébène Diospyros ebenum, un matériau rare provenant du sud de l’Inde et du Sri Lanka. Elles avaient été soigneusement placées dans une tombe contenant les restes d’une femme – décédée entre 20 et 30 ans – et d’un enfant.
African figurines found in Israel reveal unexpected cultural connections – #archaeology #archeology https://t.co/zsQ02mfubB pic.twitter.com/CSlhyGKfL2
— HeritageDaily (@HeritageDaily) May 14, 2025
Des figurines dont les origines restent à confirmer
Les deux tombes à cistes étaient voisines, et les archéologues y ont également trouvé deux pendentifs en ébène, suggérant un lien familial entre les défunts. Ils soupçonnent notamment qu’il s’agissait d’une mère et de son fils. Les chercheurs ont confirmé que leurs tombes étaient des sépultures chrétiennes typiques en Terre sainte à l’époque romano-byzantine. Le fait de placer des figurines en os d’animaux dans de telles sépultures était courant à l’époque. Cependant, leur véritable origine demeurait mystérieuse étant donné l’apparence de ces objets et le matériau avec lequel ils ont été fabriqués.
Les chercheurs ont cependant suggéré que les figurines pouvaient être éthiopiennes. Il faut savoir que Tel Malhata était un carrefour commercial important qui reliait l’Afrique de l’Est, l’Égypte, le Proche-Orient, l’Inde et le Sri Lanka. À l’époque romano-byzantine, l’arbre Diospyros ebenum était célèbre pour son précieux bois noir utilisé dans les articles de luxe. Ainsi, il n’était pas rare que des commerçants transportent ce bois d’ébène jusqu’en Égypte ou dans la Corne de l’Afrique. De là, des caravanes commerciales acheminaient ce produit de luxe à travers le désert du Néguev, pouvant ainsi expliquer sa présence à Tel Malhata.
Certes, les archéologues n’ont pas pu confirmer où les sculptures avaient été fabriquées ni les origines ethniques de la mère et de l’enfant. Mais puisque les Éthiopiens furent parmi les premiers Africains à se convertir au christianisme, les archéologues en ont déduit que les sculptures pouvaient appartenir à ce groupe démographique. Par ailleurs, l’analyse des figurines a montré que ces dernières représentaient des ancêtres et non des divinités. Puisque c’est le cas, cela renforce la possibilité que les défunts soient d’origine éthiopienne et qu’eux-mêmes ou leurs ancêtres se soient convertis au christianisme et installés dans le Néguev.
Par ailleurs, une mystérieuse pyramide vieille de 2 200 ans a été découverte dans le désert de Judée en Israël.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Live Science
Étiquettes: tombe, désert, figurine africaine
Catégories: Histoire, Actualités