L’intoxication alimentaire est un problème de santé qui touche des millions de personnes chaque année. Si les symptômes sont souvent bénins, ils peuvent parfois être sévères voire mortels. Primrose Freestone, maître de conférences en microbiologie clinique à l’université de Leicester, éclaire sur les aliments et les lieux à risque selon son expérience et son expertise. Voici une synthèse de ses recommandations pour minimiser les risques d’intoxication alimentaire.
Éviter les repas en plein air
Manger en dehors de chez soi, que ce soit lors d’un pique-nique ou d’un barbecue, présente des risques accrus pour la santé. Le manque d’installations sanitaires adéquates, telles que l’eau chaude et le savon, constitue l’un des obstacles à une manipulation sûre des aliments. Les solutions comme les gels hydroalcooliques sont une alternative, mais elles ne remplacent pas un bon lavage des mains avec du savon, car elles n’éliminent pas tous les germes.
La température est un autre facteur critique. Les aliments doivent être conservés au froid pour éviter la prolifération bactérienne, particulièrement lorsqu’ils restent à une température de 30 °C pendant plusieurs heures. Dans le cas des barbecues, investir dans un thermomètre à viande est sage. Il faut veiller à ne pas consommer de la viande dont la température interne n’est pas supérieure à 70 °C.
Buffets : un terrain fertile pour les germes
Les buffets sont des environnements idéals pour la propagation des bactéries. Cela est dû à plusieurs facteurs : l’exposition des aliments à l’air libre, la manipulation par de nombreuses personnes, et la contamination possible par des germes transportés dans l’air ou par des insectes.
Primrose Freestone suggère d’être attentif à la durée pendant laquelle les aliments ont été exposés. En général, les aliments périssables deviennent dangereux après deux heures s’ils ne sont pas correctement couverts et réfrigérés. De même, les aliments tièdes des buffets chauds sont des terrains propices à la multiplication des bactéries. Les aliments chauds doivent être servis à une température minimale de 60 °C.
Les coquillages et salades préemballées : à consommer avec prudence
Les coquillages comme les huîtres peuvent être de véritables bombes à retardement microbiologiques. Ces animaux se nourrissent par filtration, accumulant ainsi des germes dangereux comme Vibrio et le norovirus. Les conséquences peuvent être graves, allant de maladies bénignes à des conditions mortelles. Selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, 80 000 personnes contractent une infection à Vibrio en mangeant des huîtres crues, et 100 personnes décèdent chaque année de cette maladie rien qu’aux États-Unis.
Quant aux salades en sachet, elles semblent pratiques mais peuvent être dangereuses. Les sachets peuvent contenir des agents pathogènes comme E. coli, Salmonella et Listeria qui se développent exceptionnellement bien en présence du jus de salade. Même si ces produits sont réfrigérés, les germes peuvent devenir plus virulents, posant ainsi un risque supplémentaire.
Meilleures pratiques culinaires à adopter
Outre le fait de vérifier régulièrement les dates de péremption des aliments, il est crucial de suivre des pratiques d’hygiène strictes. Les aliments crus et les aliments cuits doivent être coupés sur des planches à découper distinctes, et il faut se laver les mains avant et après avoir manipulé les aliments. De même, il est recommandé d’éviter de réchauffer le riz cuit, car il peut contenir des spores de Bacillus cereus, un agent pathogène dangereux.
La sécurité alimentaire est une préoccupation majeure que l’on ne peut se permettre de négliger. En tant que microbiologiste, Primrose Freestone met en évidence les risques auxquels des personnes sont exposées quotidiennement. Être informé et vigilant peut faire la différence entre une expérience gastronomique agréable et une urgence médicale. Il convient donc de prendre les précautions nécessaires pour se protéger et protéger les personnes autour de soi.