― Bartosz Luczak / Shutterstock.com

La pollution n’épargne personne. En France, les ostréiculteurs en paient le prix fort. Depuis plusieurs semaines, d’innombrables coquillages sont contaminés par le norovirus, le virus à l’origine de la gastro-entérite. Une conséquence de la pollution des mers par les eaux usées mal traitées. Après avoir reçu les représentants de l’ostréiculture française, le ministre de l’Agriculture a promis une aide aux entreprises en difficulté.

Plus de 400 entreprises concernées

D’après le communiqué du ministère de l’Agriculture, 23 zones conchylicoles ont été fermées à cause de la contamination. Essentiellement localisées sur la Manche et la façade atlantique, les entreprises concernées sont majoritairement des producteurs d’huitres, de moules et de praires. Dans l’Hérault, des poubelles remplies de coquilles d’huîtres et de moules ont été déversées en présence de l’Agence régionale de santé suite à une récente décision préfectorale de suspendre la commercialisation de coquillages pour une partie du bassin de Thau.

D’autres sites ont été obligés de fermer début décembre, ce qui est pourtant l’une des périodes les plus florissantes pour les producteurs. La fin d’année est effectivement une période de forte consommation d’huitres. Pour Renan Henry, qui est à la tête d’une entreprise installée depuis cinq générations dans la rivière de Crac’h, cette période représente 60 % de son chiffre d’affaires. Face à la situation, le ministre de l’Agriculture a promis d’indemniser les entreprises en difficulté, sachant que plus de 400 entreprises sont actuellement concernées par la restriction.  

L’homme est à l’origine de la contamination

D’après le Comité national de la conchyliculture (CNC), le norovirus proviendrait de l’homme. Les huitres ne seraient effectivement pas malades, mais porteraient tout simplement le virus parce celui-ci est présent dans l’eau filtrée par les coquillages. Les ostréiculteurs estiment que les pluies abondantes de ces dernières semaines ont conduit à la saturation des stations d’épuration, ce qui a provoqué le déversement des eaux usées non traitées dans la mer.

« Jusqu’en 2014, la communauté de communes affectait 10 millions d’euros par an pour l’assainissement. Depuis, c’est tombé à 4 millions, soit une baisse de 60 % ! », a reproché Renan Henry. Une affirmation soutenue par le sénateur du Morbihan, Joël Labbé, qui a déclaré que cette situation était prévisible, étant donné que des permis de construire ont continué à être délivrés alors que les installations de traitement des eaux étaient déjà saturées.

Selon le ministère, 179 suspicions de toxi-infection alimentaire collective liées à la consommation d’huîtres ont été signalées depuis début décembre.

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