Aller au contenu principal
Dans l’immensité de la Voie lactée, certaines étoiles se déplacent à des vitesses extraordinaires, souvent bien au-delà de la vitesse moyenne de leurs homologues. Récemment, les astronomes ont découvert un système stellaire qui pourrait être le plus rapide jamais observé, se déplaçant à environ 1,9 million de kilomètres par heure (540 km/s). Plus surprenant encore, ce système semble abriter une exoplanète, ce qui en ferait la première planète identifiée autour d’une étoile hypervéloce. Les résultats sont publiés dans The Astronomical Journal.
Une découverte grâce à la microlentille gravitationnelle
Dans notre galaxie, certaines étoiles voyagent à des vitesses étonnamment élevées. Certaines atteignent même la vitesse de fuite de la Voie lactée, estimée à environ 600 kilomètres par seconde. Cependant, l’étoile récemment identifiée, presque aussi rapide, semble être accompagnée d’une planète, ce qui en ferait le système planétaire le plus rapide jamais découvert.
Les astronomes ont repéré ce système à travers les archives du programme MOA (Microlensing Observations in Astrophysics), une méthode qui repose sur l’effet de microlentille gravitationnelle. Cette technique permet de détecter des objets lointains en observant la façon dont ils déforment la lumière d’étoiles situées en arrière-plan.
L’analyse des données a révélé la présence probable d’une petite étoile, ayant environ un cinquième de la masse du Soleil, accompagnée d’une planète massive, estimée à 29 fois la masse de la Terre. Selon le Dr Sean Terry, de l’université du Maryland et du Goddard Space Flight Center de la NASA, cette planète pourrait être un « super-Neptune », en orbite à une distance comparable à celle entre Vénus et la Terre si elle se trouvait dans notre Système solaire. Si cela se confirme, ce serait la première planète découverte autour d’une étoile hypervéloce.
Une masse incertaine mais un mouvement confirmé
Ce système a été repéré pour la première fois en 2011, lorsqu’il est passé devant une étoile plus lointaine. Ce phénomène amplifie la lumière d’une étoile en arrière-plan, permettant de détecter des objets invisibles autrement, comme des exoplanètes. Cependant, elle ne permet pas de mesurer directement la masse des objets, mais seulement leur rapport de masse. Dans ce cas, les chercheurs ont déterminé que l’étoile est environ 2 300 fois plus massive que sa planète.
Pour mieux comprendre ce système, l’équipe a consulté les données de 2021 issues du satellite Gaia de l’Agence spatiale européenne. Ils y ont identifié une étoile correspondant à la description de leur cible. Située à 24 000 années-lumière de nous, cette étoile se trouve dans le bulbe galactique de la Voie lactée.
D’autres hypothèses subsistent quant à la nature de cet objet. Il pourrait s’agir d’une planète de la taille de Jupiter avec une lune massive, alors que cette dernière serait trop discrète pour être détectée par Gaia. De nouvelles observations seront nécessaires pour clarifier cette incertitude. Pour l’instant, les mouvements de l’étoile n’ont été mesurés qu’en deux dimensions sur le ciel.
Des scénarios alternatifs
« Pour confirmer que l’étoile identifiée fait bien partie du système détecté en 2011, il faudrait l’observer à nouveau dans un an », explique David Bennett. Si l’étoile continue de se déplacer dans la direction attendue, elle fera définitivement partie du système en question.
De plus, cette étoile hypervéloce pourrait être en train d’atteindre la vitesse de libération de la Voie lactée, estimée à environ 600 km/s. Si tel est le cas, elle finirait par quitter notre galaxie, devenant ainsi le premier système stellaire connu à être éjecté dans l’espace intergalactique.
Par ailleurs, le télescope James-Webb découvre un « monde de vapeur » sur une exoplanète unique.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: IFL Science
Étiquettes: étoiles, exoplanète
Catégories: Actualités, Espace