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Il y a 60 millions d’années, les manchots étaient bien différents de leurs descendants modernes

Ces créatures pouvaient atteindre des tailles impressionnantes

Représentation artistique de waewaeroa
Image d’illustration — © Simone Giovanardi / CC-BY

L’examen de fossiles néo-zélandais a conduit à la description de quatre nouvelles espèces préhistoriques apparentées aux manchots modernes, illustrant la diversité remarquable de ces anciens oiseaux aquatiques il y a une soixantaine de millions d’années.

Berceau évolutif

Ces témoignages remarquables ont été exhumés de la formation de Waipara Greensand. Proche de la ville de Canterbury, celle-ci est connue pour renfermer les fossiles de certaines des plus anciennes espèces d’oiseaux connues à s’être développées et diversifiées après l’extinction massive du Crétacé (ayant vu disparaître les dinosaures non-aviens), il y a entre 62 et 58 millions d’années.

« On pense qu’à cette époque, une caractéristique clé de la Nouvelle-Zélande était l’absence de prédateurs terrestres, ce qui a permis aux premiers manchots de s’y établir, et expliquerait la perte de la capacité de vol et les tailles remarquables qu’ils ont pu atteindre [plus de 1,70 mètre] », estime Gerald Mayr, chercheur à l’Institut de recherche Senckenberg et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans le Zoological Journal of the Linnean Society.

Portant à dix le nombre total d’espèces de manchots préhistoriques connues, les quatre nouvelles présentaient plusieurs caractéristiques morphologiques inédites, comprenant des doigts de pieds anormalement développés et des becs allongés et remarquablement pointus. Comparés à des poignards, ils leur auraient permis d’harponner leurs proies.

« Une fois celles-ci embrochées, ils remontaient probablement à la surface pour les lancer en l’air et les gober », avance Mayr. « De telles découvertes offrent un aperçu saisissant de l’évolution précoce de ces créatures, qui se sont diversifiées et par la suite établies en Antarctique, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud. »

Des témoignages fossiles exceptionnels

Selon Tatsuro Ando, du musée de paléontologie d’Ashoro, les fossiles de manchots préhistoriques aussi complets (avec des becs révélateurs de leur régime alimentaire) remontant à plus de 23 millions d’années se révèlent notoirement rares.

« Leurs descendants modernes présentent une grande variété de formes de bec [court, épais, courbé] adaptés au type de proies qu’ils ciblent, qui vont du krill à de petits poissons en passant par des calmars », détaille le scientifique japonais. « Mais aucun d’entre eux n’est comparable à ceux de ces manchots primitifs. »

Ces structures allongées auraient disparu au cours des dizaines de millions d’années suivantes, probablement en raison de l’adoption d’un mode de vie plus aquatique, impliquant des plongées prolongées et des stratégies de prédation différentes.

Il y a deux ans, des scientifiques avaient décrit le plus grand manchot de tous les temps, dépassant les 150 kilos, et le plus petit, cent fois moins massif.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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