— WWF © JOHANNA N. J. WESTON, PRISCILLA CARRILLO-BARRAGAN, THOMAS D. LINLEY, WILLIAM D. K. REID, ALAN J. JAMIESON

Des biologistes marins de l’université de Newcastle, au Royaume-Uni, ont récemment publié une découverte inquiétante dans la revue scientifique Zootaxa. Ces derniers ont découvert une nouvelle espèce d’amphipodes dans la fosse des Mariannes. Malheureusement, celle-ci renfermait déjà du plastique dans ses intestins. Elle a par conséquent été baptisée « Eurythenes plasticus ».

Une nouvelle espèce découverte dans la fosse des Mariannes

La nouvelle espèce d’amphipodes a été prélevée à plus de 6 000 mètres de profondeur. Pour la trouver, les chercheurs ont notamment dû plonger dans les profondeurs de la fosse des Mariannes, qui est connue comme la fosse océanique la plus profonde au monde. Se situant dans le nord-ouest de l’océan Pacifique, celle-ci ferait environ 11 kilomètres de profondeur.

L’analyse de l’un des petits crustacés a révélé des résultats inquiétants. Les scientifiques ont trouvé des traces de plastique dans son intestin. Selon Johanna Weston, biologiste à l’université britannique de Newcastle, l’animal présentait des traces d’une microfibre constituée en grande partie de PET, l’un des plastiques les plus polluants au monde. Ce dernier est principalement utilisé pour fabriquer les bouteilles et les vêtements de sport.

— Différents spécimens d’Eurythenes Plasticus / WWF © JOHANNA N. J. WESTON, PRISCILLA CARRILLO-BARRAGAN, THOMAS D. LINLEY, WILLIAM D. K. REID, ALAN J. JAMIESON

Le plastique : un réel danger pour l’environnement

L’Eurythenes plasticus n’est pas le seul amphipode contaminé par le plastique. D’après une étude datant de 2015, environ huit millions de tonnes de plastiques se retrouvent dans les océans chaque année. Une fois que le produit pénètre dans l’eau, il commence à se décomposer en petits morceaux pour devenir des microplastiques. Ces derniers sont ensuite ingérés par les animaux marins tels que l’Eurythenes plasticus.

« Sans de profonds changements mondiaux dans le cycle de vie du plastique, de la réduction de sa production à l’amélioration de la gestion des déchets, les plastiques et les microfibres continueront d’être transportés en haute mer et seront omniprésents dans la chaîne alimentaire hadale », préviennent les auteurs de l’étude.

De son côté, le WWF a profité de la découverte de cette nouvelle espèce pour nous alerter des dangers de la pollution. Il milite pour « un traité juridiquement contraignant pour réduire les déchets plastiques, améliorer la gestion des déchets et mettre fin à la pollution plastique marine à l’échelle mondiale ». À l’heure actuelle, une pétition internationale a été signée par plus de 1,6 million de personnes. Cependant, serait-ce suffisant pour réfréner la pollution ?

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