En surface, le mouvement anti-avortement ou « pro-vie » a pour principe de sauver des vies humaines puisque, selon ses partisans, la vie commence dès la conception. Pourtant, une enquête publiée récemment démontre que ce n’est que la face visible de l’iceberg.

Une enquête publiée par Supermajority/PerryUndem le lundi 19 août 2019 révèle effectivement que l’envers du décor cache une réelle et profonde misogynie.

Les « pro-vie » contre les « pro-choix »

Les pro-vie sont les partisans qui sont contre l’avortement. Les pro-choix, quant à eux, défendent la liberté de choix des femmes. Lors de l’enquête, 10 questions ont été posées aux deux partis. Des questions portant sur la politique, l’égalité des sexes et le rôle de la femme dans la société. Il en est apparu un gouffre effarant.

Les partisans anti-avortement ont effectivement répondu négativement à la majorité des questions portant sur l’égalité des sexes. Par exemple, plus de la moitié des partisans anti-avortement pensent que les hommes font de meilleurs leaders politiques que les femmes. Moins de la moitié d’entre eux estiment qu’il faut un nombre égal d’hommes et de femmes occupant des postes politiques en Amérique.

Les partisans anti-avortement n’ont pas une opinion favorable sur les femmes

Déjà, ces militants ont une piètre opinion du mouvement #MeToo. De plus, ils pensent que le manque de femmes aux postes politiques et l’accès à la conception n’affectent en rien l’égalité des sexes. Ils ne pensent pas que la manière dont les femmes sont traitées dans la société devrait être abordée lors des élections de 2020.

En plus de ces opinions, les partisans croient également que le sexisme n’est pas un problème et qu’il ne bafoue en rien les droits des femmes. Au contraire, 70 % des participants au sondage pensent que les femmes sont un peu hystériques et interprètent des propos innocents en actes sexistes. En d’autres termes, qu’elles sont trop sensibles, vulnérables et imprévisibles pour qu’on leur fasse confiance.

Pour les pro-vie, la question de la femme dans la société ne devrait pas être abordée lors des prochaines élections présidentielles
fizkes / Shutterstock.com

Quid du côté des pro-choix ?

Du côté des pro-choix, 82 % des participants ont déclaré que le pays se porterait mieux avec plus de femmes en politique. Ils ont également exprimé leur volonté de voir une égalité effective entre les hommes et les femmes sur ces postes.

Jill Filipovic, féministe et auteure de  « The H-Spot : The Feminist Pursuit of Happiness », écrit dans The Guardian qu’en d’autres termes, les partisans anti-avortement pensent, en réalité, que les femmes n’ont pas le droit d’être égales aux hommes dans la société. Au lieu de se concentrer sur la mère enceinte, ils ont ainsi concentré leur manifestation sur le fœtus et refusent que les femmes soient entièrement maîtres de leur vie, de leurs décisions et qu’elles puissent choisir si elles veulent être mères, quand elles veulent l’être et avec qui elles veulent l’être.

La question qui se pose est ainsi de savoir si ce mouvement n’est pas simplement une nouvelle forme d’hostilité envers les femmes et, si franchement, il n’y a pas d’autres sujets plus importants et plus préoccupants sur lesquels concentrer toute cette énergie, jusqu’ici hostile.

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