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L’effondrement d’un courant majeur de l’océan Atlantique va avoir des conséquences catastrophiques

Le ralentissement de la circulation océanique dans l'Atlantique affectera le monde entier pendant des siècles

Ocean Atlantique
© Hubert Neufeld / Unsplash

Des climatologues de renom alertent sur le possible effondrement d’un des courants océaniques essentiels de l’Atlantique, un phénomène qui pourrait bouleverser le climat mondial pour des siècles. Dans une lettre ouverte, quarante-quatre scientifiques exhortent les dirigeants des pays nordiques à considérer ce risque comme une priorité urgente pour limiter ses effets dévastateurs.

Conséquences directes pour les pays nordiques et au-delà

Dans cette lettre publiée en ligne le 21 octobre, Michael Mann, climatologue à l’université de Pennsylvanie, accompagné d’autres experts, explique que l’affaiblissement des courants de l’Atlantique, notamment de la circulation méridienne de retournement (AMOC) qui comprend le Gulf Stream, pourrait atteindre un point critique en raison du réchauffement climatique. Ce système de courants agit comme une immense « courroie de transport » de chaleur vers le nord de la planète. La lenteur de ce flux, causée par les changements climatiques, expose les régions nordiques, mais aussi d’autres parties du monde, à un bouleversement climatique radical.

La lettre détaille les effets dévastateurs que pourrait provoquer cet effondrement dans les pays nordiques — notamment le Danemark, l’Islande, la Norvège, la Finlande et la Suède. Parmi les conséquences les plus préoccupantes, on note une baisse drastique des températures dans ces régions, accompagnée de conditions météorologiques extrêmes. L’« anomalie de la bulle froide » déjà observée dans l’est de l’Atlantique Nord, causée par le ralentissement des courants océaniques, pourrait s’étendre et s’intensifier. Ce phénomène affecterait également le nord-ouest de l’Europe, où l’agriculture pourrait être perturbée, compromettant la sécurité alimentaire dans certaines régions.

Les conséquences iraient bien au-delà de l’Europe. En effet, les scientifiques avertissent que la fin de l’AMOC pourrait déplacer les systèmes de moussons tropicales vers le sud, menaçant les récoltes et les écosystèmes des zones tropicales, où de nombreuses populations dépendent directement des précipitations saisonnières pour l’agriculture. Aux États-Unis, l’arrêt des courants pourrait provoquer une élévation du niveau des mers sur la côte atlantique, risquant d’inonder les zones côtières, tandis que les écosystèmes marins et les pêcheries, déjà fragiles, subiraient des bouleversements majeurs.

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— Peter Hermes Furian / Shutterstock.com

Une action urgente pour éviter un avenir incertain

Sans des efforts accrus pour lutter contre le réchauffement climatique, l’effondrement de l’AMOC pourrait se produire au cours des prochaines décennies, avertissent les experts, bien qu’il existe encore des incertitudes sur le moment exact. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique que la probabilité d’un effondrement de la circulation océanique d’ici 2100 est « moyenne », un terme qui, selon la lettre, n’est pas rassurant. Les scientifiques estiment que même une probabilité modérée d’un tel événement, compte tenu des effets potentiellement catastrophiques, devrait pousser les gouvernements à intensifier leurs actions pour atténuer ce risque.

Michael Mann et ses collègues soulignent que cette « confiance moyenne » du GIEC quant à la non-occurrence d’un effondrement est en réalité alarmante et loin d’être suffisante. Ils expliquent dans leur lettre que, face à un scénario aux répercussions aussi graves pour la planète et l’humanité, les autorités ne peuvent se permettre de sous-estimer ce risque.

Les climatologues ont soumis leur lettre au Conseil nordique des ministres, un organisme intergouvernemental chargé de favoriser la coopération entre les pays nordiques. Ils appellent ce forum à jouer un rôle de premier plan pour mobiliser les décideurs politiques sur la question et pour encourager des actions concrètes à l’échelle internationale. En particulier, ils insistent pour que ces nations redoublent d’efforts pour respecter les engagements de l’accord de Paris de 2015, qui vise à maintenir l’augmentation des températures mondiales bien en deçà de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

Pour rappel, l’océan Atlantique a commencé à s’effondrer et les conséquences sont déjà visibles.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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