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— Claudio Caridi / Shutterstock.com

Lancées en 1977, les vénérables sondes Voyager 1 et 2 ont récemment donné du fil à retordre aux ingénieurs de la NASA. Des semaines pourraient être nécessaires pour régler le dernier problème en date, touchant la première.

Nouveau couac pour Voyager 1

Sonde spatiale la plus éloignée de notre Terre jamais envoyée, Voyager 1 a franchi l’héliopause, considérée comme la dernière frontière du Système solaire, en 2012. En dépit de sa faible mémoire embarquée (69 kilooctets, soit la taille d’une petite image jpeg), l’engin a offert aux chercheurs un aperçu sans précédent des conditions régnant au sein de l’espace interstellaire au cours de la dernière décennie.

Alors que sa durée de fonctionnement initialement prévue était de 10 ans, Voyager 1 continue à envoyer des données après 46 ans de services, mais les hauts niveaux de rayonnement auxquels elle a été exposée au cours de son périple spatial et sa vétusté impliquent de ponctuels « couacs », incluant l’envoi de données de télémétrie invalides en mai 2022.

Si le problème, lié à un composant défaillant, avait été résolu quelques mois plus tard, les ingénieurs de la NASA sont aujourd’hui confrontés à un autre bien plus frustrant.

Ⓒ NASA/ Wikipedia

« La sonde [qui se trouve actuellement à plus de 24 milliards de kilomètres] reçoit et exécute les commandes envoyées depuis la Terre, mais ne renvoie pas de données [scientifiques ou techniques] utilisables », a détaillé l’Agence spatiale américaine dans un récent communiqué. « Le système de données de vol ne communique pas correctement avec l’un de ses sous-systèmes, appelé unité de télécommunications. »

Un motif répétitif de uns et de zéros

Au lieu de renvoyer les divers paquets de données habituels en code binaire, l’unité de télécommunications a commencé à transmettre un motif répétitif de uns et de zéros, suggérant qu’elles soit « bloquée ».

Pensant que le système de données de vol était en cause, la NASA a tenté de le réinitialiser il y a quelques jours, mais Voyager 1 a continué à transmettre des données incohérentes. Ses équipes explorent actuellement d’autres solutions, mais rappellent que la résolution du problème demandera du temps : il faut plus de 22 heures pour envoyer une commande à la sonde, et autant pour recevoir les données qu’elle renvoie. Soit un peu plus de 45 heures pour savoir si une « correction » envoyée à Voyager 1 a fonctionné.

« Il faut souvent consulter des documents originaux vieux de plusieurs dizaines d’années, rédigés par des ingénieurs qui n’avaient pas prévu les problèmes qui se posent aujourd’hui », souligne l’Agence spatiale.

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