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La société humaine telle que nous la connaissons aujourd’hui n’en serait jamais arrivée là sans l’élevage. En effet, la domestication des animaux a indéniablement changé de nombreux aspects de la vie humaine, dont la santé. Mais il est important de savoir que ces changements n’ont pas tous été bénéfiques.

La domestication animale : une épée à double tranchant pour l’humanité

La domestication des animaux a été une étape cruciale dans l’histoire de l’humanité. Ce processus de transformation qui remonte à plus de 10 000 ans a permis aux humains de passer d’un mode de vie nomade de chasseurs-cueilleurs à un mode de vie basé sur l’agriculture. Autrement dit, cela a permis la mise en place d’établissements permanents et la croissance des populations humaines. De plus, la domestication des animaux a conduit à la création de nouvelles technologies, comme les charrues et les charrettes, qui ont considérablement augmenté la productivité agricole.

S’il est indéniable que la domestication des animaux a joué un rôle central dans l’élaboration de la trajectoire de la civilisation humaine, cela a également eu des inconvénients, notamment sur la santé humaine. En effet, une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université de Copenhague a montré que la domestication et l’élevage ont coïncidé avec l’émergence et la montée de nombreuses maladies d’origine animale, comme la peste et la fièvre récurrente. Les résultats de l’étude ont été prépubliés sur bioRxiv.

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L’élevage et la migration humaine à l’origine de la propagation des maladies zoonotiques

Si les scientifiques soupçonnent depuis longtemps qu’il en est ainsi, c’est la première fois qu’on apporte des preuves que les maladies animales étaient beaucoup plus susceptibles de se propager aux humains après l’avènement de l’agriculture. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé plus de 405 milliards de séquences d’ADN prélevé sur plus de 1 300 restes humains anciens en provenance de toute l’Eurasie. Les résultats des analyses ont montré qu’il y a eu une augmentation des taux d’ADN microbien zoonotique dans les restes humains il y a environ 5 000 ans.

Cela coïncide avec des populations qui ont migré dans cette région à cette époque. Ce sont ainsi ces populations qui ont apporté les connaissances sur l’agriculture dans cette région. Ce sont également elles qui y ont apporté les maladies zoonotiques. « Il est possible que les éleveurs des steppes, grâce à leur exposition continue à long terme aux animaux, aient développé une certaine immunité contre certaines zoonoses et que leurs dispersions aient transporté ces maladies vers l’ouest et l’est », ont expliqué les chercheurs dans leur papier.

« Par conséquent, le bouleversement génétique en Europe aurait pu être facilité par des vagues épidémiques de maladies zoonotiques qui déferlent sur le continent », ont-ils ajouté. Les chercheurs ont précisé que si la domestication animale a joué un rôle important dans la propagation des maladies zoonotiques, il en va de même pour la migration humaine. D’ailleurs, c’est également la migration humaine qui est à l’origine de la transformation des endémies en épidémies. Si les scientifiques admettent qu’il y a encore des limites à cette étude, ils estiment qu’il y a suffisamment de preuves pour établir un lien entre la domestication animale et la montée des maladies zoonotiques. Par ailleurs, voici 10 faits alarmants qui montrent combien les animaux souffrent pour assouvir nos envies.

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