
Nombreux sont ceux qui pensent que les causes de la dépression sont principalement psychologiques. Pourtant, la recherche a montré que la génétique joue un rôle important dans l’apparition de cette maladie. D’ailleurs, une nouvelle étude a permis d’identifier près de 300 gènes liés à la dépression.
Quelles sont les causes de la dépression ?
La dépression est un problème courant. D’après l’Organisation mondiale de la santé, il est estimé qu’environ 3,8 % de la population souffre de ce trouble de la santé mentale. En ce qui concerne les causes de cette maladie, la dépression peut être provoquée par un large éventail de facteurs, allant de facteurs psychologiques et sociaux à des facteurs environnementaux, tels que l’exposition à un traumatisme, le manque de soutien social ou un style de vie inadéquat. Sur le plan biologique, des études ont montré que la dépression résulte d’un déséquilibre de certains neurotransmetteurs, notamment la sérotonine et la dopamine.
Cependant, la complexité de cette maladie ne se résume nullement à la perturbation de l’équilibre chimique du cerveau. En fait, tous les mécanismes biologiques impliqués dans la manifestation de la dépression ne sont pas encore connus, et de nombreux éléments doivent être pris en compte lorsqu’il s’agit de comprendre cette maladie. Parmi ces éléments figure notamment la génétique. Bien que l’influence de la génétique sur la dépression reste un peu floue, des études ont permis d’établir qu’il existe effectivement des gènes fortement associés à cette maladie. D’ailleurs, il est estimé que dans la plupart des cas de dépression, environ 50 % des causes de la maladie sont d’ordre génétique.

Existe-t-il des prédispositions génétiques à la dépression ?
Une récente étude dirigée par les scientifiques de l’université d’Édimbourg et du King’s College de Londres apporte de nouvelles informations sur ce sujet. Les résultats de l’étude publiée dans la revue Cell rapportent notamment la découverte de 293 variantes génétiques qui jouent un rôle dans l’augmentation du facteur de risque pour la dépression. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont effectué une étude d’association pangénomique. Pour ce faire, ils ont examiné la constitution génétique de 688 808 personnes souffrant de dépression et de 4,3 millions de personnes qui ont servi de groupe témoin.
Cela leur a permis d’identifier au total 697 variations génétiques liées à la dépression, et 293 d’entre elles étaient jusque-là inconnues. Et bien que chaque variante n’augmente que légèrement le risque de dépression, la combinaison de plusieurs d’entre elles peut avoir des conséquences importantes. Notons que la majorité des variantes génétiques identifiées sont liées à des neurones répartis dans plusieurs régions du cerveau, notamment dans des zones qui contrôlent les émotions, à savoir l’hippocampe et l’amygdale.
Ces résultats offrent non seulement une nouvelle compréhension de l’impact de la dépression sur le cerveau, mais en révèle également davantage sur la manière dont la dépression est liée à d’autres problèmes du cerveau, comme l’anxiété ou la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, cette étude ouvre des possibilités de traitements plus personnalisés et sur mesure pour la dépression, dans la mesure où ils peuvent être basés sur la constitution génétique de chaque personne. Elle pourra également permettre aux professionnels de la santé d’identifier rapidement les patients les plus prédisposés à développer cette maladie. Et vous, souffrez-vous de dépression ?
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
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