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Selon une nouvelle étude, le nombre de personnes dans le monde pourrait être inférieur de 2 milliards aux prévisions de l’ONU d’ici 2100. Avec la baisse des taux de fertilité et le vieillissement des populations, les experts prévoient également un changement global des dynamiques géopolitiques et économiques.

De profonds bouleversements démographiques à prévoir d’ici 2100

Dans le cadre de ces travaux récemment publiés dans la revue The Lancet, une équipe de chercheurs de l’université de Washington a estimé que la population mondiale passerait de 7,8 milliards d’individus actuellement à 8,8 milliards d’ici la fin du siècle, avec un pic de 9,7 milliards d’êtres humains en 2064. Soit 2 milliards de moins que les dernières prévisions des Nations unies, qui avaient déterminé l’année dernière que la Terre compterait environ 10,9 milliards d’êtres humains à l’horizon 2100.

Selon les chercheurs, à moins d’un apport migratoire massif, 183 des 195 pays étudiés plongeront d’ici 2100 sous le seuil de remplacement nécessaire pour maintenir leurs niveaux de population actuels. Le nombre d’habitants de 23 pays (dont le Japon, l’Espagne, l’Italie, la Thaïlande, le Portugal, la Corée du Sud ou encore la Pologne) serait au moins réduit de moitié, tandis que 34 autres enregistreraient un déclin démographique allant de 25 à 50 %.

La Chine, qui totalise environ 1,4 milliard d’habitants à l’heure actuelle, verrait sa population tomber à seulement 730 millions d’individus d’ici la fin du siècle. Tandis que dans le même temps, la population des pays d’Afrique subsaharienne triplerait pour atteindre quelque 3 milliards d’individus. Recensant à lui seul 800 millions d’habitants, le Nigeria se placerait juste derrière l’Inde qui devrait abriter 1,1 milliard d’âmes en 2100.

Si la puissance d’un État ne peut évidemment être réduite uniquement à sa population, l’équipe anticipe également une possible redistribution des cartes économiques et géopolitiques en raison de ces tendances.

Une bonne nouvelle pour la planète, mais d’importants défis économiques et sociétaux à relever

Bien que l’Organisation des Nations unies ait reconnu que les taux de fertilité diminuaient et que les populations vieillissaient dans de nombreux pays, cette nouvelle étude montre que « le modèle de l’ONU ne permettait pas d’envisager des scénarios alternatifs liés aux politiques ou à d’autres facteurs de fertilité et de mortalité ». « Une fois que la population mondiale aura commencé à diminuer, ce déclin se poursuivra probablement inexorablement », avancent ses auteurs.

« Ces prévisions suggèrent de bonnes nouvelles pour l’environnement, avec une pression moindre sur les systèmes de production alimentaire et moins d’émissions de gaz à effet de serre, ainsi que des opportunités économiques significatives pour certaines parties de l’Afrique subsaharienne », commente Christopher Murray, auteur principal de l’étude.

« Cependant, la plupart des pays en dehors de l’Afrique verront la main-d’œuvre se réduire et la pyramide des âges s’inverser, ce qui aura des conséquences négatives profondes sur l’économie », poursuit le scientifique.

Pour les chercheurs, le scénario démographique se profilant à l’horizon nécessitera la mise en place de politiques économiques, sociales, environnementales et migratoires adéquates pour s’adapter au taux de fécondité en baisse, qui ne devront pas compromettre les efforts pour améliorer la santé reproductive des femmes ou les progrès réalisés concernant leurs droits.

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