Une étude franco-danoise publiée le lundi 8 janvier sur le site de l’Académie des sciences américaine démontre que la consommation régulière d’ibuprofène modifie la production de testostérone et peut entrainer de graves problèmes chez l’homme.

Baisse de la fertilité, baisse de la libido et troubles musculaires

Si les effets perturbateurs endocriniens de la consommation régulière d’ibuprofène avaient déjà été décrits chez les garçons exposés in utero lors de la prise de ce type d’antalgiques durant la grossesse, cette nouvelle étude démontre que l’ibuprofène altère la production de testostérone chez l’homme adulte. Parmi les troubles les plus courants, on retrouve une baisse de la libido, des problèmes psychiques et musculo-squelettiques, ainsi qu’une altération de la fertilité.

Principalement produite dans le testicule grâce à la stimulation par l’hormone lutéinisante sécrétée par l’hypophyse, la testostérone s’avère en effet indispensable au bon développement et fonctionnement sexuel et à la santé en général chez le sujet masculin. Lorsque sa production est perturbée durant la vie fœtale, elle peut notamment conduire à la non-descente du testicule dans les bourses.

 

Une étude qui met en évidence les effets néfastes engendrés par une prise régulière d’ibuprofène

Durant l’essai clinique, 14 sujets ont reçu quotidiennement deux comprimés de 600 mg d’ibuprofène, et les 17 autres un placebo. Les hommes ayant reçu de l’ibuprofène présentaient une forte élévation de l’hormone lutéinisante et des taux de testostérone normaux : un phénomène connu sous le nom d’hypogonadisme compensé. Comme l’explique Bernard Jégou, coordinateur de l’étude franco-danoise : « le testicule est à la peine pour produire de la testostérone et l’hypophyse pompe pour compenser ».

Avec le paracétamol et l’aspirine, l’ibuprofène fait partie des antalgiques les plus utilisés dans le monde. Parmi les populations qui consomment ce dernier de manière régulière, on retrouve principalement les sportifs de haut niveau, et les personnes souffrant de maladies rhumatismales.

Cette nouvelle étude nous prouve qu’une réflexion sur les conditions de délivrance et de suivi de ces produits délivrés sans ordonnance s’avère indispensable.

 

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