Les scientifiques savaient déjà qu’en cas de danger, humains et animaux ont le réflexe du « fight or flight » (combattre ou fuir), motivé par des hormones libérées par les glandes surrénales et par les voies nerveuses directement reliées au cerveau. Mais nos os auraient également cette faculté. 

L’ostéocalcine

Lors d’une étude publiée dans Cell Metabolism le jeudi 12 septembre 2019, des chercheurs de l’université Columbia et de Melbourne ont découvert que les os libèrent également une hormone lorsqu’on est confronté à un danger imminent. Cette hormone libérée par les os se nomme ostéocalcine. Gerard Karsenty, chercheur à l’université Columbia, et ses collègues ont découvert que cette hormone aidait à coordonner notre réaction de combat ou de fuite.

Il faut savoir que face à une menace soudaine, notre rythme cardiaque et respiratoire, notre tension artérielle, notre glycémie et même notre température corporelle augmentent pour préparer nos muscles à se battre ou à fuir. Les chercheurs ont ainsi observé que les taux sanguins d’ostéocalcine augmentaient rapidement chez les humains lors d’une prise de parole stressante, mais aussi chez les souris et les rats lorsque ces derniers étaient attachés, avaient reçu des décharges électriques ou étaient exposés à l’odeur de l’urine du renard.

— MDGRPHCS / Shutterstock.com

Nos os ont peut-être évolué pour nous protéger d’un danger extrême

D’autres recherches sur des souris ont également révélé que cette augmentation du taux d’ostéocalcine provoquait l’arrêt des fonctions de repos et de digestion du corps afin de permettre à l’organisme de se préparer pour le combat ou la fuite. Ces résultats font suite à des recherches précédentes du groupe démontrant que les os libéraient de l’ostéocalcine pour aider les muscles à brûler des calories pendant l’exercice, et que des injections de cette hormone chez des souris âgées rajeunissaient leurs muscles.

Selon Karsenty, cité par New Scientist, ces résultats suggèrent que nous devons repenser la manière dont nous considérons nos os. Si, auparavant, notre squelette nous semblait être une structure essentiellement inerte, cette étude révèle que nos os ont peut-être évolué pour nous protéger d’un danger extrême en activant la réaction de combat ou de fuite, en optimisant la fonction musculaire, en fournissant le cadre structurel nécessaire au mouvement et à la fuite et en formant une cage protectrice autour de nos organes. Notre organisme possède différentes manières de nous préparer à affronter le danger.

Toutefois, les scientifiques se demandent pourquoi le corps possède trois voies par lesquelles s’active l’option de fuite ou de combat : via les os, les voies nerveuses directes et les glandes surrénales.

Selon Robin McAllen, de l’université de Melbourne, c’est peut-être pour prévenir le dysfonctionnement de l’une des voies. Il s’avère que cette réaction de fuite ou de combat s’active toujours, même chez les personnes souffrant de glandes surrénales défectueuses et chez les souris dépourvues de glandes surrénales.

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