
Une équipe de chercheurs australiens est tombée sur un trésor inattendu en explorant une grotte du sud du pays : des invertébrés momifiés et remarquablement conservés, appartenant pour la plupart à des espèces nouvelles pour la science.
Les secrets de Nullarbor
Si les spéléologues de la région savaient depuis longtemps que le réseau de grottes de Nullarbor abritait une faune unique, Jess Marsh, de l’université d’Adélaïde, et ses collègues ne s’attendaient pas à une telle diversité. Parmi les créatures figées pour l’éternité observées sur ses parois, des araignées, cafards, mille-pattes et même une guêpe, présentant tous des adaptations uniques à la vie souterraine.
« Je me trouvais à environ 1,5 kilomètre de l’entrée de la grotte lorsque j’ai remarqué un insecte à l’apparence inhabituelle sur un rocher », détaille la chercheuse. « C’était une guêpe dépourvue d’yeux, avec des ailes minuscules, de longues pattes et de grandes antennes. »
Décrite comme la seule connue à présenter des adaptations à la vie cavernicole, l’hyménoptère momifié s’est révélé appartenir à la famille des Pompilidés, qui s’attaquent exclusivement aux araignées. « Les arachnides de la grotte étaient également très adaptés à la vie souterraine », poursuit Marsh. « L’idée de deux espèces distinctes, liées par le parasitisme et coévoluant vers ce type de forme est tout simplement fascinante. »
Scientists & cavers exploring caves in Australia have found the first ever wasps entirely adapted to life in caves.
— Zeke Darwin (@Zeke_Darwin) June 26, 2025
No functional eyes, long legs & antennae, and wings that likely don’t work.
1000s of invertebrates in the cave. Most new to science.
And ALL are mummified. pic.twitter.com/M5IkVuK0KJ
Selon l’équipe, la préservation remarquable de ces invertébrés serait étroitement liée aux conditions sèches et salées régnant dans la grotte. Dans une autre section de Nullarbor, ceux-ci ont observé un population vivante d’araignées cavernicoles se distinguant par leur pâleur et leur lenteur. Appartenant vraisemblablement à une espèce nouvelle pour la science, celles-ci construisent de gigantesques toiles.
Des circonstances à préciser
Pour les scientifiques, les prochaines étapes consisteront à dater certaines des momies au radiocarbone. Bien que les causes de la mort de ces invertébrés restent à ce stade floues, le fait que la plupart d’entre eux semblent avoir été « fauchés » alors qu’ils vaquaient à leurs occupations suggère une augmentation des concentrations de gaz dans la grotte.
Selon Marsh, déterminer précisément leur âge permettra de savoir si leurs morts sont intervenues sur une longue période, comme on pourrait s’y attendre pour un système de grottes typique, ou si un évènement isolé en était responsable.
Dans l’ensemble, ces découvertes illustrent la biodiversité remarquable de la région aride de Nullarbor, qui abrite le plus grand système karstique contigu au monde. L’exploration de davantage de ses grottes pourrait conduire à la découverte d’autres espèces fascinantes.
Il ne s’agit pas des seules découvertes intrigantes récentes réalisées dans des grottes. L’an passé, des chercheurs italiens avaient été stupéfaits de découvrir des salamandres cavernicoles évoluant à la surface.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: momie, invertébré, grotte
Catégories: Actualités, Histoire