bébés dragons
— © g_philodendron / iNaturalist

De récentes observations ont montré que des salamandres que l’on pensait vivre exclusivement dans des habitats souterrains, passaient une quantité surprenante de temps en surface, y compris pendant la journée.

Protées en vadrouille

Les protées anguillards (Proteus anguinus), aussi appelés salamandres des grottes, sont des créatures étranges, dont l’apparence peut rappeler celle des dragons de la mythologie chinoise. D’une pâleur fantomatique, ces amphibiens aveugles disposent d’un odorat et d’une ouïe aiguisés et sont également capables de percevoir les champs électriques. Des spécialisations étroitement liées à leur mode de vie (en grande partie) cavernicole.

Si des observations ponctuelles de P. anguinus en dehors des grottes avaient été précédemment rapportées, en 2020, une équipe de chercheurs italiens a observé à plusieurs reprises des spécimens évoluant dans des habitats de surface (lumière, présence de prédateurs…), auxquels ceux-ci sont supposés être inadaptés.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Ecology, des salamandres des grottes, incluant une larve, ont été observées dans pas moins de 15 sources du nord-est de l’Italie.

« À notre connaissance, il s’agit du plus petit individu jamais observé en surface et de la seule larve trouvée en dehors d’une grotte », écrivent-ils. Intervenue à une période de l’année où aucune crue ne pouvait expliquer sa présence, cette découverte suggère que P. anguinus peut également se reproduire dans de tels environnements.

Des spécimens dodus

Lors de leur manipulation par l’équipe, cinq protées anguillards ont régurgité des vers de terre récemment consommés, appartenant à des espèces n’étant pas connues pour évoluer dans les grottes, ce qui indique qu’ils avaient été dégustés lors d’excursions à la surface.

Bien que le passage d’un environnement cavernicole à une source de surface implique une importante dépense énergétique pour ces créatures, il semble qu’un tel périple en vaille la peine. « Alors qu’ils ont tendance à être plutôt maigres dans le meilleur des cas, certains des protées observés en surface étaient carrément dodus », souligne le chercheur Raoul Manenti.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments