Cette année, les établissements médicaux ont été saturés par les cas de Covid-19. Ainsi, les soignants ont dû reporter les opérations pour d’autres pathologies. En outre, par peur d’attraper le virus, ou faute de trouver un agent de la santé disponible, de nombreux patients n’ont pas consulté et les diagnostics ont pris du retard. Selon la fédération Unicancer, les retards de prise en charge des patients atteints de cancer pendant la première vague de Covid-19 pourraient entraîner entre 1 000 et 6 000 décès dans les années à venir.
Le nombre de patients atteints d’un cancer pris en charge dans les hôpitaux en forte baisse en 2020
La fédération Unicancer, qui réunit les dix-huit centres français de lutte contre le cancer, des établissements privés à but non lucratif qui traitent un quart des patients atteints de cancer en France, a constaté : « Une réduction de 6,8 % des patients atteints de cancer pris en charge au cours des sept premiers mois de 2020 par rapport à 2019 a été observée, contre une augmentation annuelle de 4 % les années précédentes. »
La fédération précise que l’on a observé les données sur les patients nouvellement diagnostiqués sans prendre en compte des patients qui sont en cours de traitement pour un cancer pour cette étude. Le système national des données de santé indique que le nombre de patients atteints du cancer a baissé de 23,3 % par rapport à l’année précédente entre janvier et août 2020.
En conclusion, les scientifiques estiment qu’un millier de décès supplémentaires seront provoqués par la réduction de 6,8 % de la prise en charge des patients cancéreux. Cependant, ils estiment que l’on pourrait recenser jusqu’à un peu moins de 6 000 décès supplémentaires si jamais les chiffres réels se rapprochent des 23,3 % annoncés. Et encore, ce bilan pourrait s’alourdir étant donné que ces projections ne tiennent pas compte des répercussions de la seconde vague de Covid-19.
La situation est différente pour la deuxième vague
La situation est toutefois différente pour la deuxième vague de Covid-19. « On n’est pas du tout dans la même situation au deuxième confinement qu’au premier, les patients viennent », a indiqué Jean-Yves Blay, président d’Unicancer. Début novembre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a tout de même indiqué que l’on n’a pas tiré toutes les leçons du premier confinement. Pour ce dernier, le coronavirus est une maladie beaucoup moins grave que le cancer. Il souligne que toutes les précautions sanitaires sont prises dans les établissements médicaux. Ainsi, il ne faut pas hésiter à consulter en cas de doute. Il explique que selon le type de cancer, le pronostic s’aggrave de 6 à 13 % par mois de décalage.
À titre informatif, l’on recense 382 000 nouveaux cas de cancer et 157 400 décès chaque année en France. Sur le court terme, le bilan des décès liés au cancer ne devrait pas s’alourdir. En revanche, l’on risque de voir le nombre de rechutes et de décès se multiplier sur le long terme.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
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