Les corbeaux organisent des « funérailles », et les cérémonies peuvent être assez étranges

Bien loin des clichés et superstitions qui entourent le corbeau, figure souvent associée à la mort dans la culture populaire, ces oiseaux démontrent une intelligence remarquable, notamment dans leur manière de traiter le décès d’un de leurs congénères. En fait, leur réaction face à la mort est beaucoup plus complexe et surprenante qu’on ne pourrait l’imaginer. Cette complexité a même donné naissance à une nouvelle branche de la science : la thanatologie des corvidés.

La thanatologie des corvidés

Dans le monde animal, la thanatologie des corvidés est un domaine de recherche relativement nouveau qui explore comment ces oiseaux, y compris les corbeaux, les pies et les geais, réagissent à la mort. En effet, la thanatologie, de manière générale, s’intéresse aux comportements et pratiques autour de la mort. Associée aux corvidés, cette science offre une perspective fascinante sur la manière dont ces créatures intelligentes perçoivent le décès.

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Lorsqu’un corbeau meurt, une séquence d’événements curieux se met en place. Les corbeaux alentour se rassemblent autour de la dépouille dans un comportement qu’on appelle « mobbing ». Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette réunion n’est pas un hommage post-mortem, mais plutôt une enquête collective pour identifier une éventuelle menace. Les corbeaux, dotés d’un cerveau relativement gros, semblent chercher à comprendre si le décès de leur camarade est le signe d’un danger imminent.

Comment les corbeaux apprennent du danger

Le « mobbing » débute généralement quand un corbeau découvreur émet des cris d’alarme. Ces vocalisations fortes sont destinées à attirer d’autres corbeaux pour qu’ils viennent étudier la situation. Il ne s’agit pas uniquement de cris sans signification, mais d’un véritable appel à l’investigation. Ce rassemblement autour de la dépouille peut durer entre 15 et 20 minutes, et permet aux corbeaux de réfléchir collectivement sur la cause du décès.

En réalité, les corbeaux font tout leur possible pour éviter de mourir. Il est donc presque ironique que, pour les humains, ils en soient venus à représenter la mort. L’une des techniques les plus étranges est une étude étonnante qui demandait à des participants humains de porter des masques et de se promener en brandissant des oiseaux naturalisés qui auraient semblé morts aux corbeaux alentour, afin de mesurer la peur de la mort et du danger chez les corbeaux.

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Ces expériences ont montré que les corbeaux réagissaient de manière réprimandée lorsque l’Homme était accompagné d’un corbeau mort et d’un faucon. Les corbeaux étaient moins inquiets lorsque l’Homme portait des pigeons morts. Ces oiseaux sont capables de mémoriser un visage associé à un événement menaçant jusqu’à six semaines après l’incident. Cela illustre la complexité de leur comportement et leur capacité à tirer des leçons de situations potentiellement dangereuses.

Les zones grises du comportement des corbeaux

Malgré ce portrait d’intelligence et de sensibilité, le comportement des corbeaux face à la mort peut aussi avoir ses moments bizarres. Par exemple, la nécrophilie, bien qu’exceptionnelle, a été observée lors de certains de ces rassemblements. Bien que cela ne soit pas la norme, ces comportements inhabituels soulèvent des questions sur la gamme de réactions possibles des corbeaux en présence d’un membre décédé.

Des études d’imagerie cérébrale ont montré que la partie du cerveau des corbeaux dédiée à la prise de décisions complexes est activée en voyant un congénère mort. Ce constat suggère que leur réaction à la mort n’est pas instinctive, mais plutôt le résultat d’un processus mental complexe.

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Le corbeau, souvent considéré dans la culture humaine comme un oiseau de mauvais augure, démontre une intelligence et une sensibilité fascinantes face à la mort. De la thanatologie des corvidés à leur capacité à reconnaître et à apprendre des dangers, ces créatures énigmatiques continuent à déjouer les stéréotypes. Il est peut-être temps de revoir la perception de ces oiseaux, non pas comme des signes avant-coureurs de la mort, mais comme des êtres vivants capables de réflexions profondes et complexes sur la vie et la mort. Pour aller plus loin, voici 13 faits qui démontrent l’extrême intelligence des corbeaux.