Le marché français de la musique sur Internet ne se porte pas aussi mal qu’on veut bien nous le dire ! À en croire des chiffres du Syndicat National de l’Édition Phonographique (SNEP), c’est même un marché porteur qui génère des revenus intéressants comme on vous l’explique tout de suite.

 

Revenus du marché français de la musique

Le marché a connu une belle croissance sur les deuxième et troisième trimestres 2013. Ainsi, il affiche une croissance de ses revenus d’environ 7,2% par rapport à l’année dernière, s’élevant ainsi à 316,8 millions d’euros gagnés. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est le support physique qui affiche les plus beaux résultats avec une augmentation de 8,2% par rapport à la même période de 2012, affichant ainsi 223 millions d’€. Le marché dématérialisé (numérique) n’est pas en reste avec une progression positive de 4,9% sur la même période pour 93,89 millions d’euros rapportés.

 

Répartition des revenus de la musique numérique

Sur la période janvier-septembre 2013, le téléchargement depuis Internet représente 50% du marché et les revenus issus de cette tranche atteignent 47 millions d’euros. Une petite baisse par rapport à 2012 où ce secteur enregistrait environ 53% des revenus numériques. Le streaming légal enregistre quant à lui une belle croissance avec 39,7 millions d’euros. Le streaming en abonnement est par ailleurs passé de 35% à 28% de parts sur le secteur numérique en général.

 

Fréquentation des services illégaux

Le SNEP fait remarquer que les services de Peer to Peer (P2P) restent considérés comme un problème et une concurrence déloyale pour le marché de la musique, et ce malgré un recul de 30% en quatre ans (selon des chiffres Nielsen). En date de septembre 2013, on avait estimé à 4,4 millions d’utilisateurs du P2P en France. Mais dans la consommation illégale de musique sur Internet, il n’y a pas que le Peer To Peer : le streaming et le téléchargement direct sont également là et compteraient même jusqu’à 4 millions d’adeptes. Mais en un an et sur la même période, le P2P en France est passé de 68% en 2012 à 43% en 2013, signe évident de cette tendance à la baisse.

 

Marché français de la musique

Si ce que l’on dit à propos du marché de la musique en général est contredit par les chiffres du SNEP, la vente de musique « physique » (disques et vinyles en magasins) est toujours en mauvaise posture. D’ailleurs, ce marché est passé d’un chiffre d’affaires de 662 millions d’euros en 2007 à 363,7 millions en 2012. Au contraire, le marché du numérique ne cesse de progresser depuis 2007 : il est passé de 50,8 millions d’euros à 125 millions, une augmentation significative.

 

Segments du marché numérique de la musique

Depuis 2009, la part du téléchargement légal de musique est devenue de plus en plus importante dans les revenus globaux de l’industrie musicale française : 39,6 millions d’euros en 2009 contre 63 millions d’euros en 2012. Au contraire, la part de l’achat de sonneries et musiques sur téléphone mobile n’a cessé de chuter, passant de 19,4 millions en 2009 à seulement 9,5 millions d’euros en 2012. Mais la vraie croissance se révèle être celle des abonnements payants en streaming ou autre, qui rapportaient 9 millions en 2009 contre 35,5 millions en 2012.

 

L’audience des services légaux

Sans véritable surprise, c’est le site de streaming vidéo YouTube qui s’impose comme la première source d’accès légal à la musique en France avec 54% de l’audience. Suivent ensuite iTunes et le site Vevo, tous les deux à 12%. Actuel leader sur le marché du streaming musical en France, Deezer se démarque de son concurrent direct Spotify (respectivement 9 et 2%). Le site Dailymotion ne tient quant à lui pas la concurrence de YouTube et ne récolte ainsi que 5% de l’audience française.

 

Ces chiffres livrés par le SNEP sont vraiment intéressants pour décrypter le marché de la musique en France, aussi bien sur format numérique que sur le format physique, qui continue de perdre du terrain année après année… Plusieurs rédacteurs fans de musique ont beaucoup aimé comprendre comment la musique est consommée en France. Après de tels résultats, que pensez-vous des majors qui n’ont de cesse de répéter que le marché du disque est en baisse depuis quelques années ?

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