Une équipe internationale de chercheurs a identifié les vestiges d’une civilisation maya vieille de deux millénaires dans le nord du Guatemala en s’appuyant sur la télédétection par laser.
Une civilisation tentaculaire
Ayant précédemment révélé d’anciens cérémoniels mexicains ainsi qu’un vaste réseau urbain précolombien dans le nord de la Bolivie, le LIDAR (Light detection and ranging) génère un grand nombre d’impulsions laser par seconde. En calculant le temps que mettent ces dernières pour se répercuter sur les objets environnants ou le sol et revenir à l’émetteur, les chercheurs peuvent déterminer précisément l’élévation du sol, et ainsi détecter d’anciennes infrastructures humaines masquées par la végétation.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Ancient Mesoamerica, des scientifiques ont réalisé des relevés aériens de plusieurs sections de la jungle guatémaltèque, révélant une vaste civilisation maya perdue vieille de 2 000 ans.
Leur examen étroit a permis l’identification d’un millier de sites urbains particulièrement denses, couvrant une surface de 1 046 kilomètres carrés. Selon l’équipe, une telle découverte remet largement en question l’idée que les premiers établissements mésoaméricains avaient tendance à être peu peuplés.
Les chercheurs ont également pu mettre en évidence les vestiges de grandes pyramides et de vastes plates-formes qui auraient été dédiées au commerce, ainsi qu’aux rassemblements communautaires, cérémoniels et politiques. Certaines des colonies possédaient également des terrains de jeu qui, selon des recherches antérieures, étaient dédiés à la pratique de divers sports de balle propres à la région.
Des colonies interconnectées
La plupart de ces établissements étaient reliés par un impressionnant réseau routier, comprenant quelque 177 kilomètres des chaussées surélevées qui auraient largement facilité les échanges et la collaboration entre les différentes colonies, en permettant à leurs habitants de se déplacer efficacement d’une cité à l’autre.
De nombreux canaux, qui auraient permis d’acheminer l’eau et d’assurer l’approvisionnement des différentes colonies, ainsi que des réservoirs, probablement utilisés pour assurer l’arrosage des cultures en période de sécheresse, ont également été découverts.
En novembre dernier, l’utilisation de la technologie LIDAR avait permis de révéler l’étendue de Calakmul, dans le sud-est du Mexique. S’étendant sur plus de 70 kilomètres carrés, cette cité maya tentaculaire aurait compté plus de 50 000 habitants à son apogée.