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Des cimetières et dessins vieux de 4 000 ans découverts dans la péninsule de Tanger

Ils témoignent d'une vie rituelle complexe

Tanger Cimetiere
Image d’illustration — © Erwann ANDRE / Wikimedia Commons

Le rôle de l’Afrique du Nord dans l’histoire plus large de la civilisation humaine est souvent négligé. Pourtant, sa contribution est d’une richesse incroyable, comme le prouve la récente découverte de trois cimetières antiques dans la péninsule de Tanger, au Maroc.

L’importance historique et archéologique du détroit de Gibraltar

Le détroit de Gibraltar est le seul lien naturel entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée et l’une des voies navigables les plus fréquentées au monde. En plus de ce rôle clé qu’il joue dans le monde moderne, ce bras de mer a aussi une importance historique majeure, puisqu’il s’agit d’un point de connexion clé entre l’Afrique et l’Europe depuis plusieurs millénaires. Pourtant, malgré l’importance de ce détroit, il y a une grande lacune historique dans la recherche. Pour combler ce manque, des études archéologiques sont actuellement menées dans la péninsule de Tanger.

Située dans l’extrémité nord du Maroc, la péninsule de Tanger se trouve également à la jonction du détroit de Gibraltar, et cela octroie à cette presqu’île une position stratégique dans le domaine commercial, politique et culturel, mais aussi historique et archéologique. Au cours des dernières années, diverses découvertes archéologiques majeures ont été réalisées au niveau de ce pont naturel entre l’Afrique et l’Europe. La dernière en date a notamment été réalisée par une équipe de chercheurs de l’université de Barcelone, de l’université de Castille-La Manche et de l’Institut national d’archéologie et du patrimoine du Maroc.

© Hamza Benattia

L’Afrique du Nord possédait une société préhistorique plus complexe qu’on ne le pensait

D’après le rapport de la découverte publié dans la revue African Archaeological Review, les archéologues ont découvert des abris-sous-roche, des monuments mégalithiques uniques, et surtout, trois cimetières anciens, dont une sépulture en pierre âgée d’environ 4 000 ans d’après la datation au radiocarbone. La découverte de cette sépulture est très importante dans la mesure où il s’agit de la première datation de ce type obtenue pour une sépulture à ciste en Afrique du Nord-Ouest. Il s’agit d’une étape majeure dans l’établissement de la chronologie de l’âge du bronze dans la région.

© Hamza Benattia

Les chercheurs ont également expliqué que la découverte de ces cimetières révélait une riche mosaïque de traditions funéraires. Cela remet en question les idées précédentes selon lesquelles les sociétés préhistoriques d’Afrique du Nord étaient culturellement isolées ou simplistes. L’étude met ainsi en lumière des préjugés coloniaux de longue date qui ont influencé le discours archéologique nord-africain. Par ailleurs, les autres reliques découvertes par les archéologues ne sont pas moins importantes. Les mégalithes qu’ils ont trouvés témoignent notamment des interactions entre les populations anciennes.

© Hamza Benattia

Les chercheurs ont expliqué que ces pierres dressées – dont certaines mesuraient près de 2,5 mètres – pouvaient être des marqueurs territoriaux ou les lieux d’activités rituelles. En ce qui concerne les nombreux sites d’abris-sous-roche, ils ont révélé une riche collection d’art rupestre. Les archéologues ont observé des similitudes frappantes dans les représentations avec celles découvertes en Ibérie et au Sahara, notamment des motifs tels que des points, des lignes ondulées, des figures humanoïdes et des gravures circulaires. Cela suggère un cadre culturel commun à l’âge du bronze final dans ces différentes régions.

Par ailleurs, une pyramide de l’âge du bronze liée à un ancien culte du cheval a été découverte au Kazakhstan.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Live Science

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