
Des chercheurs chinois affirment avoir développé une nouvelle méthode d’injection d’hélium dans les moteurs de fusée, une technologie qui pourrait révolutionner la guerre moderne et l’exploration spatiale. Cette avancée pourrait permettre la conception de missiles furtifs plus difficiles à détecter et à intercepter. L’inspiration de cette innovation est un vaisseau spatial défectueux de la NASA qui avait immobilisé deux astronautes sur la Station spatiale internationale (ISS) l’année dernière.
Une innovation inspirée par un incident spatial
Selon ces scientifiques, cette percée technologique pourrait révolutionner la propulsion des fusées en permettant de concevoir des missiles furtifs capables de modifier leur vitesse en plein vol, échappant ainsi aux systèmes de détection avancés. Cependant, cette technologie reste pour l’instant au stade théorique, les résultats ayant été obtenus uniquement à partir de simulations informatiques.
Cette avancée découle des problèmes rencontrés par la capsule Boeing Starliner, qui avait laissé les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams bloqués à bord de l’ISS en juin 2024. La capsule, victime de multiples pannes, avait dû être renvoyée sur Terre sans passagers, prolongeant la mission des astronautes à 10 mois au lieu d’une semaine.
L’un des problèmes majeurs du Starliner était des fuites d’hélium, un gaz utilisé pour pressuriser le carburant dans les moteurs de fusée à combustion liquide. Ces défaillances, qui avaient déjà causé des difficultés à d’autres engins spatiaux comme la fusée indienne Chandrayaan-2 ou l’Ariane 5 de l’Agence spatiale européenne, ont poussé les chercheurs chinois à explorer des solutions innovantes.
Une propulsion plus efficace et furtive
Dans une étude publiée dans la revue chinoise Acta Aeronautica et Astronautica Sinica, les chercheurs ont injecté l’hélium directement dans la chambre de combustion via des pores microscopiques. Ce procédé permet non seulement de pressuriser le carburant de manière plus efficace, mais aussi de réduire considérablement les risques de fuite.
À la différence des moteurs traditionnels fonctionnant au carburant liquide, cette technologie pourrait utiliser un mélange de carburants solide et gazeux, rendant les moteurs moins coûteux et plus fiables. Avec le bon ratio entre l’hélium et le carburant, les chercheurs estiment que la poussée pourrait être triplée par rapport à celle d’un moteur classique.
En ajustant la quantité d’hélium injectée, les scientifiques suggèrent qu’il serait possible de modifier la vitesse d’un missile en plein vol, compliquant ainsi sa détection et son interception par les systèmes d’alerte avancés. De plus, cette technologie générerait moins de chaleur excédentaire. Le panache d’échappement produit par ce type de moteur serait jusqu’à 1 600 °C plus froid que celui des moteurs traditionnels. Cela rendrait les missiles presque invisibles aux capteurs infrarouges, tels que ceux des satellites Starshield de SpaceX.
Applications stratégiques et exploration spatiale
Si cette technologie a d’abord été théorisée en septembre 2024 dans un article publié dans la revue américaine Physics of Fluids, les recherches récentes mettent davantage l’accent sur ses applications militaires. Les chercheurs soulignent notamment son potentiel à concevoir des armes furtives capables de déjouer les systèmes de défense actuels.
Toutefois, les implications ne se limitent pas au domaine militaire. L’utilisation de cette technologie pour les fusées civiles pourrait permettre une réduction significative des coûts de lancement spatial, un facteur crucial dans un contexte où le nombre de missions spatiales ne cesse d’augmenter. Cela pourrait également jouer un rôle dans l’ambitieux projet chinois de constellation satellitaire « Mille voiles », bien que cette initiative ait suscité des critiques en raison de la pollution lumineuse générée.
Par ailleurs, la Chine prévoit de construire une base habitée sur la Lune d’ici 2035 et de lancer cette année ses premières fusées géantes réutilisables. Intégrer cette nouvelle technologie dans ces projets pourrait aider le pays à atteindre ses objectifs lunaires tout en réduisant les coûts. Par ailleurs, la marine américaine teste une arme laser qui pourrait bien être l’avenir de la guerre.