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Comment le déclin des chauves-souris a provoqué le décès de 1 300 nouveau-nés aux États-Unis

Certains pays paient le prix fort de leur usage peu régulé de pesticides

Chauve Souris
© Ann Froschauer / USFWS / Flickr

C’est un fait, la nature a un impact très important sur les humains. Et cet impact peut tout aussi être positif que négatif. Alors que l’on a tendance à penser que cela penche vers le négatif lorsqu’il s’agit du lien entre les chauves-souris et la santé humaine, il s’avère que ce n’est pas vraiment le cas.

L’importance cruciale des chauves-souris pour la nature et les humains

Depuis la pandémie de Covid-19, un grand nombre d’individus éprouvent une grande méfiance envers les chauves-souris, étant donné que ces animaux figurent parmi les êtres vivants suspectés d’avoir été à l’origine de la maladie. Bien que cela n’ait jamais été formellement prouvé, la possibilité existe et les rumeurs qui ont suivi ont suffi pour associer cet animal à la maladie et la mort. Pourtant, il ne faut pas oublier que les chauves-souris sont des éléments essentiels de l’écosystème terrestre.

Bien plus qu’un simple élément de la chaîne alimentaire, les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes et la dispersion des graines, des tâches essentielles pour la survie de la nature. Et même lorsqu’il s’agit de leur relation complexe avec les humains, elles sont également très importantes. La fiente de chauve-souris, par exemple, fournit un excellent engrais. Les chauves-souris sont également des « pesticides naturels » qui se nourrissent de divers insectes ravageurs. Et la nature même de ces animaux en fait des sujets de recherche passionnants dans le domaine des sciences.

Chauve Souris
© University of Illinois / Steve Taylor / Flickr

La survie des chauves-souris est essentielle pour la survie des humains

Mais les chauves-souris pourraient être encore plus importantes qu’on ne le pense pour les humains. En fait, d’après une récente étude réalisée par Eyal Frank, un économiste environnemental de l’université de Chicago, les chauves-souris peuvent servir d’indicateur fiable de la mortalité infantile chez les humains. Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut savoir qu’en 2006, un champignon mortel a commencé à décimer des colonies de chauves-souris aux États-Unis. Et d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Science, il existe un lien entre leur disparition et la mort de plus de 1 300 enfants cette même année.

Quant à déterminer la nature de ce lien, l’étude a révélé que c’était le rôle de « pesticide naturel » des chauves-souris. En fait, aux États-Unis, de nombreux agriculteurs se reposent sur les chauves-souris pour éliminer les insectes qui abîment les cultures. Cependant, suite à la disparition en masse de ces animaux, ils ont dû se tourner vers des pesticides chimiques. En 2006, il a notamment été observé une augmentation de plus de 30 % de l’utilisation des insecticides dans les champs aux États-Unis, et cela a été corrélé à une hausse de 8 % de la mortalité infantile dans les régions concernées.

Eyal Frank a testé d’autres facteurs susceptibles d’expliquer de manière plausible la hausse des décès infantiles, comme le chômage, l’épidémie d’opioïdes, la météo, les différences entre les mères ou l’introduction de cultures génétiquement modifiées. Force est de constater qu’aucun de ces facteurs n’a pu expliquer ni l’augmentation de l’utilisation des pesticides ni la hausse de la mortalité infantile. L’économiste environnemental a passé un an à tester son hypothèse et les résultats se sont confirmés. Ainsi, contrairement à ce que de nombreuses personnes semblent croire, ce n’est pas la présence de chauves-souris qu’il faut craindre, mais leur absence. Pour aller plus loin, voici 16 faits fascinants sur les chauves-souris.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Smithsonian Magazine

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