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La fiction est sur le point de devenir réalité. Microsoft aurait obtenu un brevet en décembre dernier pour créer un chatbot capable d’imiter une personne vivante ou décédée. Basée sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, cette technologie analyse les données sociales de la personne choisie.

Des conversations obtenues à partir de données sociales

Microsoft aurait obtenu un brevet qui autoriserait la création d’un chatbot capable de reproduire le comportement d’une personne morte ou vivante. Le système utiliserait des données sociales comme des images, des messages sur les réseaux sociaux, des messages vocaux, des messages électroniques ou encore des lettres manuscrites pour établir un profil personnel. Cela permettrait d’avoir une conversation avec une personne spécifique via un chatbot. L’on parle même d’un modèle en deux ou trois dimensions de la personne choisie.

La description du brevet stipule que la mise au point du chatbot d’une personne spécifique pourrait inclure l’utilisation de ses attributs conversationnels (style, diction, ton, voix, intention, longueur des phrases, sujet, cohérence, etc.), de ses attributs comportementaux tels que ses intérêts et ses opinions, ainsi que d’autres informations pertinentes comme son âge, son sexe et sa profession.

Une technologie qui dérange

Contrairement aux chatbots classiques, dont les interactions sont relativement limitées, celui de Microsoft devrait être capable de tenir des conversations plus humaines et de fournir des réponses plus naturelles. Et dans le cas où le robot ne dispose pas des données personnelles nécessaires pour fournir une réponse à une question, l’intelligence artificielle pourrait se servir dans des banques de données provenant du grand public pour donner une réponse satisfaisante.

Comparant le chatbot de la firme de Redmond à « l’ombre d’une personne », Scott Schaffer, directeur de la sécurité de l’information chez Blade Technologies, indique que se baser sur une personne ayant une plus grande empreinte numérique devrait permettre de créer un meilleur interlocuteur. Le brevet suggère que le robot pourrait même être conscient qu’il imite une personne décédée. Seulement, réincarner des personnes décédées sous la forme d’un chatbot est une perspective dérangeante.

Tim O’Brien, directeur général des programmes d’IA de Microsoft, a en tout cas confirmé que la multinationale n’avait aucune intention de créer un produit à partir de cette technologie. Selon lui, la demande de brevet aurait été déposée alors que la firme ne disposait pas encore d’une branche chargée de « l’intelligence artificielle responsable et d’un comité de l’intelligence artificielle, de l’éthique et des effets en ingénierie et en recherche, qui aident à superviser ses inventions ».

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