
Une récente étude révèle que les prévisions actuelles sur l’impact du changement climatique sur l’économie mondiale ont largement sous-estimé l’ampleur des dommages à venir. Contrairement aux estimations précédentes qui évoquaient un impact modéré sur le produit intérieur brut (PIB) global, les nouvelles analyses démontrent que les conséquences pourraient être bien plus graves.
Une multiplication des chocs climatiques
Jusqu’à présent, les modèles économiques se sont principalement concentrés sur l’impact des conditions météorologiques à l’échelle nationale, sans tenir compte des répercussions internationales. Or, les catastrophes climatiques ne connaissent pas de frontières : une inondation en Asie peut perturber l’approvisionnement alimentaire en Europe, et une sécheresse en Amérique du Sud peut avoir des effets en cascade sur les marchés mondiaux. En intégrant ces interactions mondiales, la nouvelle étude montre que les pertes économiques pourraient atteindre 40 % du PIB mondial d’ici la fin du siècle, soit bien plus que les estimations antérieures qui tablaient sur une fourchette de 7 % à 23 %.
Le réchauffement climatique affecte l’économie de multiples manières. Les catastrophes naturelles telles que sécheresses, tempêtes et inondations entraînent des destructions massives et des pénuries de ressources essentielles. Par ailleurs, les vagues de chaleur, de plus en plus fréquentes et intenses, réduisent la productivité des travailleurs, augmentent les coûts de la santé publique et peuvent même exacerber les tensions sociales et géopolitiques.
Jusqu’à présent, les crises climatiques avaient souvent été localisées, permettant à certaines régions du monde d’en compenser les effets grâce aux échanges commerciaux. Par exemple, une sécheresse en Amérique du Sud pouvait être atténuée par des importations venues d’autres continents. Cependant, avec l’intensification du changement climatique, ces chocs risquent de se produire simultanément à l’échelle mondiale, perturbant les chaînes d’approvisionnement et rendant les ajustements économiques plus difficiles.
Des pertes économiques plus sévères qu’anticipé
L’étude souligne que le commerce international, pilier de la croissance économique, sera fortement affecté par ces changements. En analysant comment la météo mondiale influence la croissance de chaque pays, les chercheurs ont constaté une corrélation directe entre des températures élevées à l’échelle planétaire et une baisse de la croissance économique globale.
En ajustant trois modèles économiques pour intégrer l’effet des conditions climatiques mondiales, les chercheurs ont abouti à un constat alarmant : un réchauffement de plus de 3 °C d’ici 2100 pourrait réduire le PIB mondial de 40 %. Ces pertes seraient bien plus conséquentes que les estimations basées sur des hypothèses antérieures.
Contrairement à certaines prévisions qui laissaient penser que les régions les plus froides, comme la Russie ou l’Europe du Nord, pourraient bénéficier d’un climat plus tempéré, cette nouvelle étude démontre que l’ampleur des dégâts économiques sera telle que tous les pays subiront des conséquences négatives.
Un impératif d’action immédiate
Les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre impliquent des coûts économiques à court terme, mais elles doivent être mises en balance avec les avantages à long terme qu’elles procurent en atténuant les catastrophes climatiques futures. Les modèles économiques suggéraient qu’un réchauffement de 2,7 °C représenterait un compromis acceptable entre ces coûts et bénéfices. Cependant, cette hypothèse repose sur des analyses obsolètes sous-estimant les effets du climat mondial sur l’économie.
Les nouvelles données indiquent que la limite optimale de réchauffement à ne pas dépasser serait de 1,7 °C, ce qui s’aligne davantage avec les objectifs les plus ambitieux de l’accord de Paris. Réduire les émissions à un tel niveau permettrait de limiter les pertes économiques tout en évitant des catastrophes majeures aux conséquences irréversibles.
Cette étude met en évidence l’erreur fondamentale des prévisions économiques antérieures qui ont minimisé les conséquences du changement climatique sur l’ensemble de l’économie mondiale. D’autres recherches récentes vont dans le même sens, suggérant que les coûts du réchauffement ont été largement sous-évalués. L’inaction face au changement climatique met en péril l’avenir de la planète et des générations futures. Plus nous comprendrons l’ampleur des menaces qui nous attendent, plus nous aurons de chances de prendre les mesures nécessaires pour limiter les dégâts.
Par ailleurs, les records de chaleur pourraient avoir une autre origine que le changement climatique.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
Étiquettes: réchauffement climatique, changement climatique
Catégories: Écologie, Actualités
On va attendre la contre étude pour y voir un peu plus clair !!