Ayant impliqué la pose d’électrodes sur plusieurs spécimens forestiers, une récente étude a montré que les champignons communiquaient davantage et plus intensément après la pluie.
Des organismes aussi fascinants que complexes
S’ils représentent un risque sanitaire croissant et peuvent également prendre le contrôle des insectes qu’ils infectent, les champignons sont des organismes fascinants disposant de toute une panoplie de « super-pouvoirs ». Il a récemment été démontré qu’ils pouvaient décomposer les plastiques problématiques et également produire de puissants composés anticancéreux et anti-inflammatoires.
Poussant dans les forêts, les ectomycorhizes sont des champignons à coiffe connus pour former de vastes réseaux racinaires souterrains, qui leur permettent d’absorber les principaux nutriments du sol pour se nourrir et nourrir d’autres plantes dans le cadre d’une relation symbiotique.
Mais il semble que ces systèmes mycéliens assurent également la communication entre les champignons, en coordonnant leur croissance ou en les avertissant de la présence d’insectes ou de maladies. Bien qu’une recherche publiée l’an passé ait suggéré que plusieurs espèces fongiques semblaient utiliser une forme rudimentaire de langage, cet aspect passionnant a majoritairement fait l’objet d’études scientifiques parcellaires, souvent réalisées en laboratoire.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Fungal Ecology, des chercheurs de l’université de Tohoku ont étudié l’espèce ectomycorhizienne Laccaria bicolor dans son milieu naturel. L’équipe a fixé des électrodes sur six champignons d’un amas afin d’établir le nombre de signaux électriques qu’ils échangeaient et leur intensité.
Champignons bavards
Il s’est avéré que ceux-ci fluctuaient dans le temps et semblaient correspondre étroitement aux changements de températures et d’humidité, avec une augmentation claire de leur nombre après un épisode pluvieux et des signaux plus forts entre les champignons les plus proches les uns des autres.
« Au début, les champignons présentaient un potentiel électrique moindre, ce que nous avons attribué à l’absence de précipitations », explique Yu Fukasawa, auteur principal de l’étude. « Cependant, le potentiel électrique a commencé à fluctuer après la pluie, dépassant parfois 100 millivolts. »
Selon l’équipe, de tels résultats soulignent la nécessité de mener davantage d’études de terrain afin d’approfondir notre compréhension du complexe système de communication des champignons.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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