Près d’Édimbourg, les pentes majestueuses d’Arthur’s Seat dissimulent un secret qui intrigue les chercheurs et les historiens depuis près de deux siècles. En 1836, de jeunes garçons partis chasser des lapins ont découvert dix-sept petits cercueils en bois, mesurant à peine 95 millimètres de long. Ces énigmatiques cercueils ont suscité de nombreuses théories et hypothèses sur leur origine et leur signification, allant de l’ésotérisme au macabre.
La sorcellerie et ses mystères
La première théorie qui a émergé est liée à la sorcellerie vengeresse. Arthur’s Seat est un lieu chargé de légendes et d’histoires fantastiques, ce qui a incité certains à suggérer que les minuscules personnages enfermés dans les cercueils étaient censés représenter des personnes visées par des sorcières. Cependant, une analyse approfondie des figurines contredit cette hypothèse. Les figurines ont été fabriquées avec soin et précision, sans signes de malveillance.
Une autre explication évoque les enterrements de substitution. Selon cette théorie, les cercueils et leurs occupants auraient été créés pour servir de substituts funéraires. Cette idée a été avancée pour la première fois en 1836, dans un article de l’Edinburgh Evening Post. Il suggérait que les cercueils résultaient d’une “ancienne coutume qui prévalait en Saxe, consistant à enterrer en effigie des amis décédés dans un pays lointain”.
De même, le journal Caledonian Mercury a proposé que les figurines avaient été créées pour représenter des marins perdus en mer dont les épouses avaient tenté de leur donner un “enterrement chrétien”. Cependant, l’absence de preuves de cette coutume en Écosse et la similitude frappante entre les figurines laissent des questions sans réponse.
L’aberration mentale individuelle
Une hypothèse intrigante est que ces cercueils sont le résultat d’une “aberration mentale individuelle”. Des témoignages de l’époque évoquent un homme sourd, muet et potentiellement “idiot”, qui était associé aux cercueils. Une lettre anonyme publiée par un journal décrivait un individu qui était “non seulement sourd et muet, mais aussi ‘idiot’”.
Ce personnage était arrivé en ville dans un état d’excitation après la découverte des cercueils, laissant les gens penser que ces cercueils étaient son œuvre. Cependant, cette théorie soulève des questions sur la signification profonde de ces cercueils et de leurs occupants, et elle ne constitue qu’une pièce du puzzle.
Les mandragores mythologiques et les croyances
En 1976, le Dr Walter Hâvemick a apporté une perspective unique en reliant les cercueils aux mandragores mythologiques. Selon lui, les cercueils pourraient être liés à la croyance en des propriétés surnaturelles de ces plantes. Certaines traditions affirment que l’on enterre des racines de mandragore dans des cercueils miniatures pour symboliser les esprits bénéfiques qui portent chance à leurs propriétaires.
Hâvemick a suggéré que la cache de cercueils trouvée à Arthur’s Seat avait peut-être été cachée par un marchand pour être vendue ultérieurement. Cependant, cette théorie manque de preuves tangibles et pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Malgré des décennies de spéculations et de recherches, le mystère des cercueils d’Arthur’s Seat perdure, continuant d’intriguer et d’alimenter l’imagination des amateurs d’histoires insolites. Les cercueils restent muets quant à leur origine et à leur signification, tandis que leur exposition au National Museum of Scotland garantit que ce mystère persistera encore longtemps.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: IFL Science