Un test sanguin permettant de prédire à 80 % si une femme enceinte donnera naissance à un bébé prématuré vient d’être mis au point par des chercheurs américains et danois.

La prématurité est la première cause de mort infantile

La prématurité, qui consiste à voir un bébé arriver au moins trois semaines avant la date prévue, concerne 9 % des naissances aux États-Unis, et est la première cause de décès avant l’âge de cinq ans chez tous les enfants du monde.

Face à cette tragédie, des chercheurs américains et danois ont décidé d’étudier la question pour éradiquer ce fléau. Résultat ? Le 7 juin 2018, ils déclaraient avoir mis au point un test fiable à 80 % permettant de déterminer si le bébé d’une femme enceinte allait venir au monde de façon prématurée ou non.

Un test sanguin révolutionnaire

Pour mettre au point ce test, les chercheurs ont examiné des échantillons de sang de 31 femmes danoises afin d’identifier les gènes qui donnent des signaux fiables sur l’âge gestationnel et le risque de prématurité.

Le but ? Mesurer l’activité des gènes maternels, placentaires et fœtaux du sang, afin d’évaluer les niveaux d’ARN sans cellules, des molécules messagères qui transportent les instructions génétiques du corps. « Nous avons constaté qu’une poignée de gènes sont très prédictifs concernant des femmes à risque pour un accouchement prématuré » déclare Mads Melbye, professeur à l’université de Stanford, PDG du Statens Serum Institut à Copenhague et co-auteur principal du test sanguin.

Un test dont pourrait bénéficier les pays les plus pauvres

Jusqu’à présent, certains tests de prédiction des naissances prématurées étaient disponibles, mais ils avaient tendance à fonctionner uniquement chez les femmes à haut risque et n’étaient précis qu’à environ 20 %, selon le rapport. Ce nouveau test apparaît donc comme révolutionnaire aux yeux des chercheurs. « J’ai passé beaucoup de temps au fil des ans à travailler pour comprendre l’accouchement prématuré. C’est le premier progrès scientifique réel et significatif sur ce problème depuis longtemps » estime Mads Melbye.

Une autre technique consiste à utiliser l’échographie, en évaluant les variations de l’atténuation des ondes ultrasonores. Le problème de ce type de test ? Le coût, qui peut parfois être un frein considérable à la détection des enfants prématurés, notamment dans les pays en développement. Ce nouveau test permettrait donc d’estimer la date d’accouchement de la mère « de manière aussi fiable et moins coûteuse que l’échographie » selon l’étude parue dans la revue Science.

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