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Des archéologues ont annoncé la mise au jour de ce qui serait la plus grande cité antique d’Égypte connue, enfouie sous le sable depuis des millénaires. Selon les experts, il s’agit de l’une des découvertes les plus importantes depuis l’exhumation du tombeau de Toutânkhamon.

Bijoux, amulettes, outils et fabrique de pain

Recherchée par les archéologues depuis de longues décennies, la cité antique d’Aton a été découverte sur la rive occidentale de Louxor, au sein d’une zone ayant été partiellement explorée durant les années 1930. Considérée comme « le plus grand centre administratif et industriel de l’époque », celle-ci comprend « plusieurs artères flanquées d’habitations », avec des murs pouvant atteindre trois mètres de haut, ainsi que des salles remplies d’outils et d’objets de la vie courante très bien conservés.

Parmi ceux-ci figurent notamment des bagues, des poteries colorées, des amulettes en forme de scarabées, des récipients utilisés pour le transport de la nourriture, ainsi que des outils pour filer, tisser et fabriquer du métal et du verre. Les archéologues ont également mis au jour une fabrique de pain complète, avec des fours et des poteries dédiées au stockage, dont la taille suggère qu’elle était utilisée pour répondre aux besoins « d’un très grand nombre d’ouvriers ».

L’équipe dirigée par Zahi Hawass, archéologue égyptien et ancien ministre d’État, a également mis au jour le squelette d’un individu inhumé les bras le long du corps et dont les genoux avaient été liés à l’aide d’une corde. Une posture inhabituelle faisant de cette sépulture une découverte « remarquable », selon le communiqué de presse.

Une période faste pour l’Égypte ancienne

La présence de briques portant le sceau d’Amenhotep III suggère quant à elle que la cité aurait été fondée par ce dernier. Ayant hérité d’un empire s’étendant de l’Euphrate au Soudan, le neuvième pharaon de la dix-huitième dynastie avait connu un règne de près de quatre décennies, marqué par l’opulence et la création de monuments massifs, incluant les colosses de Memnon, deux gigantesques statues de pierre le représentant lui et sa femme.

À la mort de son père, vers 1353 avant J.-C., Akhenaton aurait rapidement choisi de déplacer la capitale de l’Empire à Amarna, à environ 400 kilomètres au nord, mais selon les historiens, la cité d’Aton aurait continué à être utilisée sous son règne et celui de Toutânkhamon, son fils et successeur.

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« La découverte de cette cité perdue ne nous donne pas seulement un rare aperçu de la vie des anciens Égyptiens durant les heures les plus fastes du Nouvel Empire, mais nous aidera à faire la lumière sur l’un des plus grands mystères de l’Histoire : pourquoi Akhenaton et Néfertiti ont-ils décidé de déménager à Amarna ? », a déclaré Betsy Bryan, égyptologue de l’université Johns Hopkins ayant participé aux fouilles.

« La seconde plus importante découverte archéologique depuis celle du tombeau de Toutânkhamon »

« La mise au jour de cette cité perdue est la seconde plus importante découverte archéologique depuis celle du tombeau de Toutânkhamon », a par ailleurs estimé Bryan. « Seules des fouilles plus approfondies de la région permettront de révéler ce qui s’est réellement passé il y a 3500 ans. »

Débutées en septembre 2020, les fouilles ont pour l’heure conduit à l’excavation de la majorité de la partie sud de la cité antique. L’équipe a par ailleurs indiqué avoir identifié un vaste cimetière dans sa partie nord, « accessible via des escaliers taillés à même la roche », abritant probablement « des tombes intactes remplies de trésors ».

Ces nouvelles découvertes complètent une série de trouvailles archéologiques d’importance réalisées ces derniers mois à travers le pays, incluant la mise au jour du plus ancien cimetière d’animaux connu, de nombreux sarcophages au sein de la nécropole de Saqqarah et même d’une momie à la langue dorée.

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