© Marta Osypińska

L’Égypte est bien connue pour abriter les plus vieilles reliques de la civilisation humaine. En plus des pyramides, des sphinx et autres monuments vieux de plusieurs milliers d’années, les scientifiques ont découvert dans le pays ce qui semble être le plus ancien cimetière d’animaux ayant jamais été découvert.

Une découverte qui souligne l’importance des animaux de compagnie dans l’Égypte antique

Une décennie de fouilles dans l’ancien port de la mer Rouge de Bérénice, en Égypte, a permis de découvrir des centaines de restes d’animaux sur un site. Selon les chercheurs, il s’agirait du plus vieux cimetière dédié aux animaux domestiques ayant jamais été découvert. En tout, le cimetière vieux de 2000 ans abritait les restes complets de 585 animaux, dont plus de 500 chats, trois douzaines de chiens, 15 singes, un renard et un faucon. À noter qu’aucun des animaux du cimetière n’a été momifié, mais beaucoup portaient encore leur collier et étaient entourés d’autres ornements comme des textiles et des poteries.

© Marta Osypińska

De plus, chaque animal avait une tombe individuelle et était positionné de manière à croire qu’ils étaient endormis. Les chercheurs ont également constaté qu’il n’y avait aucune preuve de meurtre délibéré, puisque ce genre de pratique était courante dans l’Égypte ancienne en tant que sacrifice aux dieux. Par ailleurs, un bon nombre des animaux du cimetière avaient atteint un âge avancé ou avaient des malformations ou des maladies indiquant qu’ils n’étaient pas utiles comme chasseurs et qu’ils avaient été soignés par des humains. « Nous avons des individus qui avaient une mobilité très limitée », a précisé Marta Osypinska, auteure principale de l’étude, au magazine spécialisé Science.  

© Marta Osypińska

« Ces animaux devaient être nourris pour survivre, parfois avec des aliments spéciaux dans le cas des animaux presque édentés », a-t-elle ajouté. Tous ces indices indiquent clairement que ces animaux étaient donc essentiellement des animaux domestiques. Cette découverte donne également aux scientifiques une preuve supplémentaire concernant la relation qu’avaient les anciens Égyptiens avec leurs animaux de compagnie. Étant donné le soin qui leur a été accordé à leur mort, ces animaux devaient avoir été considérés comme des membres de la famille. À noter que jusqu’à présent, de nombreux érudits affirment que le monde antique n’avait pas de concept d’animaux de compagnie, mais cette découverte prouve le contraire.

© Marta Osypińska

Une découverte importante pour comprendre l’aspect culturel de la ville de Bérénice

En entrant dans les détails de la découverte, elle amène également à se poser des questions sur la relation des humains avec les animaux dans la région de Bérénice. Il faut savoir que Bérénice était un port et un centre commercial romain particulièrement animé. Des fouilles ont permis d’y découvrir des céramiques, des épices, des tissus et d’autres produits de luxe en provenance de nombreuses régions, dont l’Inde, le Bangladesh et de nombreux autres pays de l’Asie du Sud. Selon les scientifiques, Bérénice était également un lieu de passage important des éléphants de guerre d’Afrique. Étant donné les règles culturelles ambigües de la ville, les chercheurs se demandent de quelle culture résulte ce cimetière, a rapporté Fox News.

Il est également important de savoir que cette étude – publiée dans la revue World Archaeology – a débuté en 2011. Il aura fallu attendre six ans pour que les archéologues découvrent des restes d’animaux sur le site. Dans un premier temps, certains scientifiques ont suggéré que ces animaux y avaient tout simplement été mis au rebut. Certains scientifiques avaient même découragé les chercheurs responsables de l’étude, affirmant que c’était une perte de temps, et qu’il y avait peu de chances que cela aboutisse à une meilleure compréhension de la culture de la ville de Bérénice. Cette découverte suggère cependant qu’il s’agit bel et bien d’un cimetière d’animaux. « J’espère que les résultats de nos études prouvent que cela en vaut la peine », a ainsi conclu Marta Osypinska.

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