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C’est un fait, les différences de revenus entre deux individus créent de nombreuses autres différences surtout sur le plan social. Mais l’impact de l’argent sur chaque personne est encore plus profond qu’on l’imagine. Une étude a en effet montré que l’argent a un impact sur le développement du cerveau des bébés.

Une étude historique

Grandir dans la pauvreté expose les enfants à de nombreux défis concernant leur bien-être, leur épanouissement et leur développement. En effet, les enfants issus de familles à revenu modeste ont plus tendance à avoir de mauvais résultats scolaires, à avoir une santé plus fragile et subir plus de problèmes sur le plan social. En plus de ces nombreux problèmes, les scientifiques de l’université de Columbia ont découvert que le manque d’argent a également un impact sur le développement cérébral des bébés. Plus précisément, selon l’étude publiée dans la revue PNAS, augmenter les revenus d’une famille modifie le cerveau des bébés.

En effet, il a été constaté au cours de l’étude que l’augmentation du revenu familial permettait d’accélérer la croissance cognitive et émotionnelle des bébés. Plus précisément, les résultats préliminaires d’un essai clinique – qui est encore en cours – ont révélé que les nourrissons dont les familles recevaient un revenu annuel supplémentaire de 4 000 dollars étaient plus susceptibles de présenter des schémas d’activité cérébrale associés au développement de la pensée et de l’apprentissage. Selon les chercheurs, cette découverte est très importante, dans la mesure où c’est la première fois qu’on a pu établir que la pauvreté a un impact sur le développement cérébral.

De précédentes études ont effectivement établi qu’il y avait une corrélation entre la pauvreté et le développement du cerveau. Malheureusement, ces études n’ont pas apporté de preuves scientifiques que le manque d’argent était réellement la source du problème. « Nous savons depuis de nombreuses années que grandir dans la pauvreté expose les enfants à des résultats scolaires inférieurs, à des revenus réduits et à une mauvaise santé », a expliqué Kimberly Noble, auteure principale de l’étude, dans un communiqué. « Cependant, jusqu’à présent, nous n’avons pas été en mesure de dire si la pauvreté elle-même cause des différences dans le développement de l’enfant, ou si grandir dans la pauvreté est simplement associé à d’autres facteurs qui causent ces différences », a-t-elle ajouté.

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Une activité cérébrale plus rapide

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont initié le projet Baby’s First Years, une expérience qui consiste à fournir une allocation supplémentaire de 333 dollars ou de 20 dollars à des familles dans le besoin pendant une année. Il n’y a eu aucune obligation sur la manière dont les mères devaient dépenser cet argent. Notons que l’étude a suivi le cas de plus de 1 000 bébés dont le revenu familial était en moyenne d’environ 20 000 dollars par an. Tout au long de cette expérience – qui a eu lieu entre 2018 et 2019 – les bébés ont été évalués grâce à des électroencéphalogrammes dès leur naissance jusqu’à leur premier anniversaire.

Les analyses ont permis de constater que les bébés dont les mères recevaient des allocations plus élevées présentaient une activité cérébrale plus rapide que ceux des familles qui ont reçu le montant le plus faible. D’après les chercheurs, cette différence pourrait être due au fait que le revenu supplémentaire de 333 dollars par mois a changé l’environnement familial des bébés. Quoi qu’il en soit, les chercheurs n’ont pas pu identifier les facteurs environnementaux ayant déclenché les ondes cérébrales à plus hautes fréquences. Pour les découvrir, l’expérience Baby’s First Years sera ainsi continuée et les scientifiques veulent désormais se focaliser sur les dépenses de chaque famille, leurs comportements familiaux, le niveau de stress dans le foyer et d’autres facteurs pouvant affecter l’environnement du bébé.

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Callicarpa
Callicarpa
2 années

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