Une étude internationale révèle que la fonte des glaciers de l’Arctique expose des réservoirs souterrains de méthane, un gaz qui contribue fortement au réchauffement de la planète. Le méthane est un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le dioxyde de carbone sur un siècle, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il représente environ 16 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Une source potentielle de méthane, auparavant cachée sous les glaces de l’Arctique, est en train d’être libérée dans l’atmosphère. Il s’agit de réservoirs souterrains datant de millions d’années, révélés par le recul des glaciers.
C’est ce que montre une étude publiée récemment dans la revue Nature, menée par une équipe de scientifiques sur l’archipel du Svalbard, en Norvège. Les chercheurs ont examiné 123 sources d’eau qui se forment à la surface du sol lorsque les glaciers se retirent. Ils ont constaté que 122 d’entre elles contenaient du méthane ancien piégé dans des couches de schiste, une roche sédimentaire très répandue sur Terre.
Selon les auteurs de l’étude, il s’agit d’un cercle vicieux causé par le changement climatique. “Les glaciers reculent à cause du réchauffement climatique, et ils laissent derrière eux ces zones exposées, qui favorisent la libération du gaz méthane”, a expliqué Gabrielle Kleber, l’auteure principale et chercheuse à l’université de Cambridge.
Le schiste étant le type de roche sédimentaire le plus répandu sur Terre, et notamment dans l’Arctique, les scientifiques pensent que des réservoirs similaires pourraient exister dans d’autres régions du nord de la planète.
Andy Hodson, co-auteur de l’étude et scientifique au Centre universitaire du Svalbard en Norvège, a déclaré que le méthane trouvé dans les sources n’était pas produit récemment par des micro-organismes. “C’est du méthane qui a été créé lors de la formation des roches”, a-t-il précisé.
Les scientifiques ne savent pas encore quelle quantité de méthane a été émise dans l’atmosphère à cause de ces sources arctiques, mais ils craignent que la fonte des glaciers ne dévoile une nouvelle source d’émissions de gaz à effet de serre. Les chercheurs espèrent que leur étude contribuera à mieux comprendre le cycle du méthane dans l’Arctique et à évaluer son impact sur le climat. Pour rappel, la fonte des glaces en Alaska menace de déclencher un mégatsunami d’une ampleur sans précédent.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Futurism
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