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Le mystère de la plus ancienne momie d’Afrique

La momie d'Uan Muhuggiag s’avère antérieure de plus d’un millénaire aux premières momies égyptiennes

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— Patrick Poendl / Shutterstock.com

Des fouilles menées dans le désert libyen au milieu du XXe siècle ont conduit à la mise au jour d’une intrigante dépouille momifiée, antérieure de plus d’un millénaire aux plus anciens exemples égyptiens connus.

La momie d’Uan Muhuggiag

Cette découverte archéologique inattendue est intervenue au cours de l’hiver 1958 dans la grotte d’Uan Muhuggiag. Alors qu’il fouillait le sol sablonneux de ce site abritant des oeuvres rupestres et connu pour avoir été occupé par d’anciens éleveurs de bétail, l’archéologue Fabrizio Mori a découvert un ballot fait de peau de chèvre ou d’antilope.

Celui-ci s’est avéré envelopper la dépouille momifiée d’un très jeune individu portant un collier constitué de fragments de coquille d’oeuf d’autruche.

L’examen approfondi du corps, placé en position foetale, a révélé que ses organes avaient été retirés post-mortem via des incisions au niveau de l’abdomen et du thorax, et les cavités remplies d’un mélange d’herbes afin d’assurer sa conservation, en faisant techniquement le plus ancien exemple de momification connu en Afrique.

La datation au radiocarbone a par la suite permis d’établir que la dépouille de l’enfant, âgé d’environ trois ans au moment de sa mort, avait subi un tel traitement il y a entre 5 400 et 5 600 ans.

— Patrick Poendl / Shutterstock.com

Sahara vert

Aujourd’hui aride, cette partie du Sahara s’avérait alors bien différente. À cette époque, connue sous le nom de « période humide africaine », la région abritait des prairies, des forêts et des lacs, constituant des ressources précieuses pour les éleveurs de bétail locaux.

Un paysage plus verdoyant illustré par les représentations rupestres d’éléphants, de girafes et de crocodiles trouvées sur différents sites préhistoriques d’Afrique du Nord, ainsi que des os de poissons et des équipements de pêche dans d’autres parties de ce désert couvrant une grande partie du continent.

S’il est actuellement impossible d’affirmer que les techniques employées pour traiter la dépouille d’Uan Muhuggiag ont été reprises et adaptées par les Égyptiens, cette momie suggère une histoire de la momification en Afrique nettement plus profonde et complexe qu’on ne le pensait.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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