Avec l’augmentation de la population mondiale, le seul moyen de réduire les énormes émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole est de rendre la production alimentaire plus efficace et durable, ce qui est à l’heure actuelle loin d’être le cas.
Une tendance inquiétante
Pour ces travaux publiés dans la revue PNAS, Lin Ma, de l’Académie chinoise des sciences, et ses collègues ont passé au crible les données disponibles afin d’estimer la quantité de gaz à effet de serre émise par unité de protéine produite au cours des cinq dernières décennies. Il s’est avéré qu’entre 1961 et 2010 environ, ces émissions avaient diminué d’environ deux tiers, mais que la tendance s’était depuis inversée.
« L’agriculture est responsable d’environ un tiers de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre et la demande alimentaire devrait augmenter de 50 % d’ici à 2050 », souligne Ma. « Si son impact environnemental ne diminue pas, elles connaitront une hausse similaire. »
Selon Richard Waite, du World Resources Institute, en l’absence d’une amélioration significative des techniques de production et du rendement agricole, la seule façon de nourrir une population mondiale en augmentation consistera à défricher davantage de terres, ce qui signifiera moins de végétaux pour contribuer au stockage du CO2 atmosphérique, et une importante perte de biodiversité.
« L’expansion soutenue des terres cultivées depuis le début du siècle est extrêmement préoccupante », estime-t-il. « Pour ne pas franchir le seuil de 1,5 °C de réchauffement planétaire, il faut mettre fin à la déforestation le plus tôt possible. »
Plusieurs causes évoquées
Le fait que les émissions de gaz à effet de serre par unité de protéine produite ne diminuent plus serait lié à l’augmentation de la consommation mondiale de viande (à l’empreinte carbone bien supérieure à celle des aliments d’origine végétale), ainsi qu’à une part croissante de cultures transformées en biocarburant.
« Une autre cause potentielle est l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, qui affectent le rendement des cultures et le prix des denrées alimentaires dans le monde entier », conclut Dan Rejto, du Breakthrough Institute.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: climat, alimentation, agriculture
Catégories: Écologie, Actualités
Le premier problème n’est pas notre régime alimentaire mais le nombre d’habitants de cette planète qui ne peut en supporter autant sans créer de gros déséquilibres……