Une étude de terrain à grande échelle a récemment montré que le traitement des sols agricoles avec des champignons mycorhiziens permettait d’améliorer le rendement des cultures de maïs de 40 %, sans utiliser d’engrais ou de pesticides supplémentaires.
Des effets frappants
Les organismes fongiques en question sont des champignons mycorhiziens à arbuscules (AMF). Naturellement présents dans les sols sains, ceux-ci pénètrent les racines des végétaux pour former des structures arborescentes, dont la ramification améliore l’absorption des nutriments par les cultures. Pour ces nouveaux travaux, publiés dans la revue Nature Microbiology, ceux-ci ont été introduits, avant ensemencement, sur 800 parcelles de maïs.
De façon frappante, ces champignons ont permis d’améliorer le rendement d’un quart d’entre elles de 40 %. « C’est énorme », estime Marcel van der Heijden, chercheur à l’université de Zurich et auteur principal de la nouvelle étude. « Les résultats de cet essai représentent un grand pas en avant vers une agriculture plus durable. »
En approfondissant leurs recherches, Marcel van der Heijden et ses collègues ont découvert que leur ajout offrait de meilleurs résultats lorsque les parcelles présentaient des concentrations importantes de pathogènes. Globalement, le rendement de celles qui possédaient initialement les sols les plus sains était resté le même, voire avait diminué. Ce qui indique que les champignons constituent également une première ligne de défense précieuse pour les sols.
Un haut degré de prévisibilité
Sur la base de ces résultats, l’équipe a ensuite utilisé des indicateurs du microbiote du sol pour déterminer avec une précision de 86 % la variation de la croissance des plantes pour une parcelle donnée avant ensemencement.
« Nous avons pu prédire le succès de l’inoculation dans 9 champs sur 10, et donc le rendement de la récolte avant même la saison des semis », explique Klaus Schläppi, chercheur à l’université de Bâle et co-auteur de la nouvelle étude. « Cette prévisibilité permet de cibler l’utilisation des champignons dans les champs où ils seront efficaces. Il s’agit là d’un élément crucial pour faire de cette approche une méthode agricole pertinente. »
Selon l’équipe, une telle découverte pourrait stimuler la production agricole, sans qu’il soit nécessaire d’utiliser des pesticides et des engrais de manière intensive. Selon un rapport des Nations unies datant de 2022, au moins 40 % des sols de la planète sont aujourd’hui considérés comme modérément ou gravement dégradés.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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