
Pouvant mesurer jusqu’à 2 mètres de long pour un poids d’environ 500 kilos, la tortue luth est incontestablement la plus grande représentante moderne de cet ordre. Il s’avère qu’à l’époque des dinosaures, ses ancêtres atteignaient des tailles prodigieuses.
L’Archelon
Si la fin du Crétacé a été marquée par l’apparition de certains des dinosaures les plus emblématiques, elle a également vu l’émergence des plus grandes tortues connues, rejoignant les géants des océans qu’étaient les mosasaures, aux dents acérées, et les élasmosaures, au cou surdimensionné.
Apparue il y a environ 74 millions d’années, l’Archelon mesurait 4,6 mètres de long pour une envergure de 5 mètres et un poids dépassant les deux tonnes, proche de celui d’un rhinocéros mâle adulte. Elle évoluait dans la voie maritime intérieure de l’Ouest, ou mer de Niobrara, qui divisait alors l’Amérique du Nord en deux continents : l’Appalachia et la Laramidia.
Contrairement à ce que de telles mensurations pourraient suggérer, l’examen des fossiles de cette espèce de reptile préhistorique a suggéré qu’il s’agissait d’une créature agile, adoptant une technique de nage comparable à celle des manchots modernes. Proéminent et recourbé, son bec semblable à celui d’un oiseau de proie lui conférait une morsure puissante.
Ses repas auraient été essentiellement constitués de mollusques et de créatures marines à corps mou, comme les méduses.

Une concurrente européenne de taille
À peu près à la même période, une autre géante écumait les mers qui recouvraient ce qui est aujourd’hui le nord-est de l’Espagne. Leviathanochelys aenigmatica, qui mesurait 3,74 mètres de long.
Découverts en 2022, ses restes comprenaient un bassin presque complet et une section de carapace. Leur examen a permis d’établir que l’espèce était assez éloignée de ses homologues américaines, impliquant qu’elles aient atteint ces tailles gigantesques indépendamment.
L. aenigmatica s’était également révélée présenter une structure inédite chez les tortues, modernes comme disparues : un section d’os saillante sur le côté du bassin, qui aurait constitué un point d’ancrage supplémentaire pour les muscles contrôlant sa contraction abdominale.
Il y a 326 millions d’années, des mille-pattes de la taille d’une voiture arpentaient notre planète.