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Quelle est la différence entre le poison et le venin ?

Souvent confondus, venin et poison impliquent pourtant deux choses complètement différentes

salamandre
— germanfphotography / Shutterstock.com

Les animaux venimeux ou vénéneux sont souvent confondus, mais ils ont des modes d’action différents. Le venin est injecté par une morsure ou une piqûre, tandis que le poison est transmis par contact, ingestion ou inhalation. Ces substances toxiques ont des effets variés sur les organismes vivants, allant de la simple irritation à la mort. Certaines plantes et certains animaux ont également développé des stratégies de défense ou d’attaque basées sur le poison ou le venin.

Le venin : une arme offensive

Le venin est une substance toxique produite par certains animaux, comme les serpents, les scorpions ou les méduses. Il contient des composés chimiques qui peuvent s’attaquer au sang, aux nerfs ou aux muscles de la victime. Le venin est injecté par un organe spécialisé, comme des crocs, des dards ou des tentacules. Le but du venin est généralement de paralyser ou de tuer la proie, ou de se défendre contre un prédateur.

Selon Jason Strickland, biologiste à l’université de South Alabama et expert en venin, environ 15 % de toutes les espèces animales de la planète sont venimeuses. Le venin a évolué plus d’une centaine de fois chez différents groupes d’animaux, ce qui témoigne de son efficacité.

Parmi les exemples d’animaux venimeux, on peut citer les taïpans et les méduses. Les taïpans sont des serpents très dangereux qui vivent en Australie et qui peuvent injecter jusqu’à 120 milligrammes de venin en une seule morsure. Les méduses sont des animaux marins qui possèdent des tentacules équipés de cellules urticantes capables de délivrer du venin. Certaines espèces, comme la méduse-boîte ou la méduse portugaise, peuvent être mortelles pour l’Homme.

grenouille

Le poison : une protection passive

Le poison est également une substance toxique, mais il n’est pas injecté directement dans l’organisme cible. Il est plutôt stocké dans les tissus ou les organes de l’animal ou de la plante qui le produit. Le poison peut être transmis par contact physique, ingestion ou inhalation. Par exemple, les grenouilles venimeuses ont des glandes qui sécrètent du poison sur leur peau. Si un animal les touche ou les mange, il sera affecté par le poison.

Le poison a généralement pour fonction de dissuader les herbivores ou les parasites de consommer ou d’attaquer la plante ou l’animal qui le produit. C’est donc une forme de défense passive.

Certaines plantes, comme le ricin ou le sumac vénéneux, sont connues pour leur toxicité. Le ricin est une plante qui contient de la ricine, une protéine qui peut causer des nausées, des vomissements et même la mort si elle est ingérée. Le sumac vénéneux est une plante qui provoque des réactions allergiques chez certaines personnes qui entrent en contact avec sa sève.

D’autres animaux, comme le crapaud géant ou certaines grenouilles du genre Phyllobates, peuvent être mortels si on les ingère. Le crapaud géant est un amphibien qui possède des glandes derrière ses yeux qui libèrent du poison lorsqu’il se sent menacé. Les grenouilles du genre Phyllobates sont parmi les plus toxiques au monde. Elles utilisent une substance appelée batrachotoxine, qui interfère avec les signaux électriques dans le corps et arrête l’activité cérébrale et cardiaque.

serpent
— © Rushen / Wikimedia Commons

Les toxungens : une catégorie à part ?

Une étude de 2013 publiée dans la revue Biological Reviews a proposé une troisième catégorie de toxines naturelles : les toxungens. Il s’agit de substances qui sont projetées ou aspergées sur la cible sans être injectées. Par exemple, les cobras cracheurs peuvent cracher du venin à partir de leurs crocs. Les toxungens sont donc une forme intermédiaire entre le poison et le venin.

Les cobras cracheurs sont des serpents qui peuvent projeter leur venin jusqu’à deux mètres de distance. Ils visent généralement les yeux de leur adversaire, ce qui peut provoquer une cécité temporaire ou permanente. Le venin des cobras cracheurs est également dangereux s’il pénètre dans le sang par une blessure.

Quelle que soit la nature de la toxine, il est conseillé de faire preuve de prudence face à tout animal ou plante potentiellement dangereux. Certains organismes ont développé une résistance au poison ou au venin, comme les opossums ou les souris sauterelles, mais ce n’est pas le cas de l’Homme.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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