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Les écouteurs détériorent votre ouïe : voici comment réduire les risques liés à leur utilisation

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Une jeune fille met ses écouteurs via Shutterstock

Au même titre que la vue, l’ouïe est un des sens les plus fragiles de l’Homme et peut s’éroder au fil des ans, mais aussi à cause d’une mauvaise utilisation des casques et autres écouteurs. SooCurious vous en dévoile plus sur ces appareils et sur l’audition.

Quand il vient au monde, un individu lambda nait avec un capital auditif. Au fur et à mesure de sa vie, et selon le soin qu’il accorde à son ouïe, celle-ci va se dégrader plus ou moins vite. Mais certaines pratiques sont plus dangereuses que d’autres.

 

La cochlée est un des organes humains qui permettent l’audition :

Les cellules auditives de l’être humain, contenues dans sa cochlée, doivent être entretenues et doivent pouvoir se reposer. Ainsi, les exposer à des sons trop élevés ou de manière trop répétée les empêche de récupérer. Elles finissent donc par mourir et ne sont jamais régénérées.

Comment déterminer le laps de temps maximum d’utilisation d’un casque ou d’écouteurs ou même la limite de volume à ne pas dépasser ? Face à l’importance du problème, notamment chez les jeunes, les spécialistes se sont penchés sur la question.

 

Les jeunes sont les premiers touchés par la perte d’audition : 

Ecouteurs-shutterstock Une jeune fille écoute de la musique dans un casque via Shutterstock

L’intensité d’un signal sonore s’évalue en décibels, ou dB, et on estime que le seuil de la douleur pour une oreille se situe à 120 décibels. En revanche, nul besoin d’atteindre ce niveau pour voir son ouïe se dégrader. Selon Jean-Michel Klein, président du syndicat national des ORL, « au-delà de 90 décibels, le son est dangereux ». Egalement, on sait qu’avec des écouteurs, augmenter le volume de 3 à 6 décibels multiplie par deux la pression acoustique sur l’oreille.

En termes d’écoute, toutes les pratiques ne sont cependant pas à mettre sur le même plan. Ainsi, la musique « en direct », comme celle écoutée lors d’un concert, présente des micro-altérations : le son s’estompe quelques millisecondes et permet à l’oreille de se reposer. A l’inverse, la musique en format mp3 est continue, et n’octroie aucun répit à l’ouïe. Cette seconde pratique est donc plus dangereuse, même si les concerts, par leur volume sonore élevé et leur durée parfois très longue, peuvent bien entendu dégrader l’audition.

 

La musique en mp3, comme celle des baladeurs, ne contient pas de micro-altération : 

Certains organismes ont tenu à pointer les dangers présentés par les habitudes auditives du public. Ainsi, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a étudié l’écoute intensive et fréquente de musique au casque ou avec des écouteurs par tranches d’au moins une heure, plusieurs fois par semaine et à un volume fort, voire très fort. L’InVS a ainsi observé que ce type d’écoute avait triplé entre 2007 (4,2 %) et 2014 (13,3 %). Pire encore, 60 % des jeunes – les plus touchés par le phénomène – interrogés ne baissent jamais le son pour se protéger les oreilles.

En janvier 2016, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) a également publié une étude, qui portait sur « l’écoute de musique amplifiée [et] l’analyse des comportements chez les 15-35 ans ». Basé sur les résultats du Baromètre santé 2014, le rapport de l’organisme précise que l’écoute intensive et amplifiée de musique décroit avec l’avancée en âge, mais qu’elle concerne la quasi-totalité des adolescents de 15 à 19 ans. Même constat chez l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour qui près de 50 % des jeunes de 12 à 35 ans des pays ayant un PIB d’intermédiaire à élevé seraient exposés à des niveaux sonores dangereux liés à l’écoute de musique dite « amplifiée ».

 

En France, la quasi-totalité des jeunes écoute la musique de manière intensive et amplifiée : 

Ecouteurs-shutterstock-2 Une jeune fille écoute sa musique trop fort dans son casque via Shutterstock

La perte d’audition est la conséquence de plusieurs conditions : l’intensité du volume mais aussi la fréquence et la durée de l’écoute de sons. Par exemple, écouter de la musique pendant plus de deux heures d’affilée, quel que soit le volume choisi, peut dégrader la qualité de l’ouïe. En France, pour préserver le public d’un dégradation auditive, les lecteurs mp3 sont bien souvent bridés à 100 décibels, mais chacun se doit aussi de préserver la qualité de son écoute, et peut lui-même respecter certaines règles.

Parmi ces règles, le fait de bien choisir son dispositif d’écoute. Car si dans une pièce, le son se disperse et ralentit la pression exercée sur l’oreille, elle est en revanche beaucoup plus violente dans les quelques centimètres cubes d’espace entre l’oreille et le casque ou l’écouteur. Il vaut donc mieux privilégier un appareil qui laisse échapper du son, contrairement à ceux que l’on enfonce dans son oreille, qui exercent une pression acoustique plus dangereuse.

Pour l’Inpes, préserver son audition passe aussi par des pauses de 30 minutes toutes les deux heures (ou de 10 minutes toutes les 45 minutes) lors d’un concert, ou encore par le réglage de son baladeur à la moitié du volume. Enfin, un des points importants est de rester attentif au niveau sonore de son baladeur lorsque le son ambiant augmente.

Jean-Michel Klein estime ainsi qu’« ajouter du bruit au bruit n’est pas bon ». Une manière de dire que même avec un volume sonore ambiant élevé, comme dans le métro ou dans la rue, augmenter la puissance de son baladeur accroit la pression sur l’oreille, et peut donc dégrader l’audition.

Ces révélations et précautions sur l’audition permettent de se prémunir des dangers liés à l’écoute excessive de musique, dans le volume comme dans la durée. Elles mettent surtout en valeur les pratiques des jeunes, plus exposés que le reste de la population, et impliquent donc une meilleure pédagogie quant à ces risques. Si le sujet de la santé vous intéresse, découvrez également les risques engendrés par la consommation de boissons énergisantes.

Par Maxime Magnier, le

Source: techinsider

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