Pentagon Papers, deux mots qui ont bouleversé les années 70. Ce document long de 7 000 pages et classé secret-défense relate l’implication militaire des États-Unis dans la guerre du Vietnam. Les Pentagon Papers ont surtout provoqué un gigantesque scandale qui a éclaboussé la classe politique américaine toute entière. Inspiré d’une histoire vraie, le nouveau film de Spielberg revient sur l’épopée du Washington Post et le dilemme auquel sa rédaction fut confrontée : devaient-ils publier les Pentagon Papers par souci de vérité, ou renoncer face aux pressions politiques et à la vindicte populaire ? 

 

Porté par un casting de folie

Au-delà d’une narration à couper le souffle, Pentagon Papers, est porté par un casting tonitruant. Dans le rôle de Katharine Graham, qui à la mort de son mari en 1961 devient la célèbre directrice du Washington Post, on retrouve la fameuse Meryl Streep, véritable monument du cinéma. Reconnue pour ses rôles dans La Mort vous va si bien de Robert ZemeckisLe Diable s’habille en Prada de David Frankel et La Dame de Fer de Phyllida Lloyd, elle incarne de nouveau une femme forte qui va braver les dangers pour porter ses convictions.

Dans le rôle de Benjamin Bradlee, son rédacteur en chef qui a aussi fait la renommée du journal : Tom Hanks. Le présenter pourrait constituer une offense à la vue de son incroyable carrière : La Ligne Verte, Forrest Gump, Il faut sauver le soldat Ryan sont autant de films cultes qui ont marqué l’histoire du cinéma. Tout au long de Pentagon Papers, le couple d’acteurs devra donc respecter avec minutie l’ambiance qui se dégageait de la rédaction du journal : une ambiance lourde, pesante, et torturée…

 

Le nouveau film de Steven Spielberg

Si Pentagon Papers fait autant de bruit, ce n’est pas parce qu’il constitue un film brillant relatant un scandale d’État décisif dans l’Histoire. Du moins pas seulement. Pentagon Papers est surtout le dernier film de Steven Spielberg, dont les 50 ans de carrière ont définitivement bouleversé l’univers du cinéma. Si vous ne le saviez pas déjà, Spielberg c’est : E.T, Indiana Jones, La Liste de Schindler, Jurassic Park, Les Dents de la Mer, Minority Report, Les Aventures de Tintin, le futur Ready Player One… Une liste non-exhaustive que le célèbre réalisateur n’est pas près de conclure.

Et puis surtout, qui mieux que Steven Spielberg pour réaliser un film sur les Pentagon Papers ? En 1976, alors que Steven Spielberg a 29 ans, sort au cinéma Les Hommes du Président, réalisé par Alan J. Pakula avec en têtes d’affiche Dustin Hoffman et Robert Redford. Relatant l’enquête menée par le Washington Post à propos du scandale du Watergate (qui commence en 1972), le film est un tel succès critique qu’il remporte quatre Oscars : celui du meilleur son, du meilleur scénario, de la meilleure direction artistique et celui du meilleur acteur dans un second rôle. Un film-référence qui a sans aucun doute travaillé l’esprit de M. Spielberg

 

Des combats encore d’actualité

En parlant de succès critique, Pentagon Papers se destine à séduire les foules : sur RottenTomatoes, il culmine déjà à 88 %. Mais c’est surtout les thèmes qu’il aborde qui pourraient l’amener au firmament. L’oeuvre de Steven Spielberg revient en effet sur une bataille qui se jouait entre l’administration Nixon et certains journalistes américains. Épisode plutôt méconnu, les Pentagon Papers opposait la sacro-sainte liberté de la presse à la sécurité intérieure et extérieure d’un des plus puissants pays du monde.

Pour le Washington Post, publier cet immense scandale était synonyme de renommée internationale… mais aussi de banqueroute assurée : si les Pentagon Papers paraissaient dans le journal, la rédaction se retrouverait devant la cour martiale. Entre copinage et pressions politiques, devoir de journaliste et obligations financières, le désormais célèbre quotidien américain est confronté tout au long du film à une série de questions dont les réponses pourraient bien mettre en péril la vie de ses membres…

Enfin, Pentagon Papers est également une oeuvre résolument féministe. En faisant jouer à Meryl Streep le rôle de la directrice du Washington Post, officiant alors dans un univers d’hommes, le film dénonce les différences de traitement entre les sexes dans la société de l’époque. Des différences qui retrouvent un écho certain avec le monde d’aujourd’hui… Avec Donald Trump qui dirige désormais les États-Unis, le propos du film est plus que jamais d’actualité. Et au vu des publications du Washington Post, le journal semble n’avoir rien perdu de sa déontologie puisqu’il a récemment mis en exergue les 2140 mensonges du président américain…

Le président Nixon.
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