Aussi surprenant que cela puisse paraître, les fourmis sont des médecins hors pair. En effet, ces petits insectes pratiqueraient l’automédication, comme le constatent plusieurs études fascinantes. SooCurious vous explique tout sur ces pratiques médicales insoupçonnées.

Les fourmis ne cessent de nous impressionner, qu’il s’agisse de construire leur immense fourmilière, de se nourrir d’insectes bien plus imposants qu’elles, et même de lutter pour leur survie. Les fourmis sont sans aucun doute dotées d’une intelligence collective. Et les chercheurs ne cessent de s’y intéresser.

Certains d’entre eux ont donc découvert que ces petits insectes étaient capables d’automédication. Ils ont pu observer le comportement de fourmis (Formica fusca) entrant en contact avec des spores du champignon « Beauveria bassiana« . Ces spores qui germent alors, et sécrètent une enzyme dissolvant la première enveloppe de la fourmi. Le champignon ne cesse de se développer et engendre à long terme la mort du pauvre insecte.

L’expérience menée en laboratoire par les équipes de l’université d’Helsinki, a alors pris une tournure impressionnante. Les fourmis infectées qui semblaient impuissantes face à cet ennemi se sont alors mises à se nourrir de substances habituellement « nuisibles ». Ces substances nuisibles finissaient par tuer les spores fongiques et donc par aider à la survie des fourmis.

« Ils ont une quantité extraordinaire de sensilles sur leurs antennes avec lesquelles ils peuvent sentir une quantité incroyable de substances différentes, il est donc très probable qu’ils puissent en effet sentir la médecine », explique Nick Bos, le principal auteur de l’étude. Les fourmis infectées mangent de la nourriture contenant des substances toxiques mais aussi capables de tuer l’agent pathogène.

En divisant en deux groupes les fourmis (certaines infectées), les chercheurs ont constaté ce phénomène. Un groupe était nourri avec une nourriture traditionnelle (comme du miel), l’autre était nourri avec de la nourriture additionnée à 4 % de peroxyde d’hydrogène (un DRO : dérivé réactif de l’oxygène). Cependant ce DRO est aussi néfaste pour les fourmis non contaminées par le champignon, ayant alors beaucoup de chances de mourir. Mais, les fourmis mises en contact avec le champignon avaient des chances de survie bien plus importantes, une fois la nourriture enrichie en DRO.

Il s’avère même que les fourmis sont bien plus intelligentes. Elles sont aussi capables de doser leur médecine. Lorsque deux doses différentes leur étaient proposées, elles préféraient celle avec une moins forte dose de DRO. Un choix judicieux au vu de sa toxicité.

Jacobus De Roode de l’université Emory à Atlanta, a comparé le comportement des fourmis à notre propre comportement : « C’est un peu comme nous, lorsque nous [évaluons] la différence entre la bière légère et forte. » Il émet cependant une certaine réserve concernant les résultats qui sont prometteurs mais ne nous informe pas sur le réel comportement dans la nature des fourmis. Il est tout de même très probable que ce comportement les caractérise, ces insectes connaissant leur organisme sûrement bien mieux que nous.

Les fourmis sont des êtres très impressionnants. On savait déjà qu’elles fabriquaient leurs propres toilettes, mais qu’elles se soignaient elles-mêmes, nous n’y avions pas pensé ! On ne doute pas que les chercheurs trouveront bien d’autres faits encore plus surprenants à l’avenir. Pensez-vous que les fourmis peuvent nous inspirer pour créer de nouveaux médicaments ou qu’il ne faille pas les déranger davantage ?

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