Gros plans au microscope d’une section des pattes (à gauche) et de la tête d’un Eumillipes persephone (à droite) — © Paul E. Marek et al. / Scientific Reports 2021

En dépit de ce que leur nom suggère, la plupart des mille-pattes n’en possèdent que quelques centaines tout au plus. L’espèce récemment décrite est la première à atteindre (et franchir) la barre du millier de pattes.

Un nombre de pattes record

Si les myriapodes sont généralement dotés de 34 à 400 pattes, les représentants de l’espèce Illacme plenipes, détenant jusqu’à présent le record en la matière, en possèdent entre 600 et 750. Ce qui parait aujourd’hui bien maigre face l’impressionnant attirail (très exactement 1 306 pattes) d’une nouvelle espèce australienne.

Présentée dans la revue Scientific Reports, la créature a été baptisée Eumillipes persephone. La première partie de son nom signifie « véritable mille-pattes » en latin, tandis que la seconde évoque la déesse grecque des enfers, en référence à l’endroit où la créature a été découverte : à l’intérieur des trous de forage atteignant une profondeur de 60 mètres, dans la région minière de la province des Eastern Goldfields en Australie-Occidentale.

L’équipe a examiné quatre spécimens et a constaté que leur corps comporte jusqu’à 330 segments, mesurant jusqu’à 95,7 mm de long pour un peu moins de 1 mm de large. Dépourvue d’yeux, leur tête s’avère conique et accueille un bec ainsi qu’une grande paire d’antennes.

Eumillipes persephone — © Paul E. Marek et al. / Scientific Reports 2021

Ces caractéristiques semblent être des adaptations évolutives à la vie sous terre, le corps longiligne et les nombreuses pattes des myriapodes les aidant à s’enfouir profondément dans le sol et à se glisser dans des espaces particulièrement étroits.

Une espèce très différente de ses parents les plus proches

Cela rend Eumillipes persephone très différent de ses parents les plus proches, qui vivent principalement à la surface, mais similaire au mille-pattes californien Illacme plenipes, bien que ces deux espèces se révèlent très peu apparentées sur le plan génétique.

Selon les auteurs de l’étude, cette découverte réalisée à une profondeur sans précédent montre à quel point nous en savons peu sur ces écosystèmes souterrains, qui pourraient être menacés par l’exploitation minière.

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