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L’étude du génome d’une femme de 117 ans éclaire les raisons de sa longévité exceptionnelle

Dans sa Catalogne natale, l’espérance de vie des femmes est de 86 ans

Maria Branyas
— © Josep Carreras Leukaemia Research Institute

Maria Branyas s’est éteinte en août 2024 à l’âge vénérable de 117 ans et 168 jours. Afin de percer les secrets de la longévité de cette super-centenaire espagnole, des chercheurs ont procédé à une analyse sans précédent.

Une dualité fascinante

Décrite comme la plus exhaustive jamais menée pour une personne âgée d’au moins 110 ans, celle-ci a impliqué des échantillons de sang, de salive, d’urine et de selles. Offrant un aperçu détaillé de son génome, son épigénome et son microbiote, ses résultats ont ensuite été comparés à ceux d’autres super-centenaires et de sujets bien plus jeunes.

En dépit de signes de vieillissement évidents à l’échelle moléculaire (avec notamment des capuchons protecteurs à l’extrémité des chromosomes plus courts), un système immunitaire pro-inflammatoire et une population vieillissante de lymphocytes B (globules blancs), Branyas ne souffrait pas des principales maladies liées à l’âge.

Il s’est avéré que la Catalane présentait plusieurs variantes génétiques liées à une réduction significative du risque de troubles cardiovasculaires, de diabète et de neurodégénérescence. Elle possédait également un métabolisme lipidique et un microbiote intestinal comparables à ceux de personnes nettement moins âgées.

Se basant sur ses schémas de méthylation de l’ADN, Manel Esteller et ses collègues ont estimé son âge biologique à 94 ans. « Il s’agit d’une dualité fascinante, avec à la fois des signes de vieillissement extrême et de longévité en bonne santé », se sont enthousiasmés les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Cell Reports Medicine.

— ART-ur / Shutterstock.com

L’importance du mode de vie

Le mode de vie et l’environnement de l’Espagnole, décrite comme une avide lectrice, pratiquant le piano et la marche et s’occupant de son jardin, auraient également joué un rôle crucial.

« Malgré plusieurs événements émotionnellement douloureux au cours de ses dernières années, comme le décès de son fils, elle a conservé une bonne santé physique et mentale tout au long de sa vie grâce à de bonnes habitudes de sommeil, un régime de type méditerranéen et une vie sociale bien remplie », explique Esteller.

Contribuant à modifier notre vision de la biologie humaine, ces travaux ouvrent la voie à de nouvelles stratégies potentielles pour un vieillissement en bonne santé.

Si le nombre de centenaires n’a jamais été aussi élevé, de récentes recherches portant sur 23 pays à revenu élevé avaient indiqué une faible probabilité d’atteindre ce cap pour les personnes nées entre 1939 et 2000.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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