vers-tchernobyl
— D. Kucharski K. Kucharska / Shutterstock.com

En analysant le génome de vers prélevés dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, des chercheurs ont découvert que leur ADN n’avait pas été altéré par les concentrations élevées de rayonnements ionisants, considérés comme nocifs pour les humains.

Des nématodes exposés à des niveaux élevés de radioactivité

Survenue en 1986, la catastrophe de nucléaire de Tchernobyl a conduit à l’établissement d’une zone d’exclusion de 30 kilomètres de rayon autour de la centrale. Toujours en vigueur près de quatre décennies plus tard, elle présente encore des niveaux élevés de radiations, auxquels les loups, chiens errants et batraciens locaux semblent s’être adaptés.

Afin d’explorer l’impact potentiel de cette radioactivité sur les nématodes, Sophia Tintori et ses collègues ont prélevé 15 spécimens dans différentes sections de la zone, dont le génome a été comparé à ceux d’individus prélevés dans d’autres régions du globe. Alors que l’équipe s’attendait à ce que les vers ukrainiens présentent des réarrangements chromosomiques héréditaires, transmis sur plusieurs générations, les analyses réalisées n’ont montré aucune différence génomique avec les spécimens européens, américains, asiatiques et océaniens.

« Cela ne signifie pas que les environs de Tchernobyl sont sûrs, mais plutôt que les nématodes sont des animaux très résistants, capables de supporter des conditions extrêmes », soulignent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS.

— SvedOliver / Shutterstock.com

Une forme d’immunité

Se demandant si les spécimens de la zone d’exclusion ne disposaient pas tout simplement d’un mécanisme spécial de réparation de l’ADN, les chercheurs les ont exposés à trois produits chimiques provoquant des mutations et observé comment celles-ci étaient transmises aux générations suivantes. Dans l’ensemble, ils ont constaté que les souches de nématodes présentaient différents niveaux de tolérance à ces agents mutagènes, mais que leurs réponses ne pouvaient être prédites par leur exposition à la radioactivité.

En d’autres termes, les vers de Tchernobyl n’étaient pas plus résilients que les autres, ce qui suggère que de telles créatures ne soient tout simplement pas affectées par ce type de rayonnement.

Si ces découvertes sont évidemment une excellente nouvelle pour les nématodes, elles ont également des implications potentielles pour l’Homme. Selon l’équipe, l’étude de leurs différentes souches pourrait notamment nous aider à comprendre pourquoi certaines personnes sont plus sensibles que d’autres aux carcinogènes.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments