C’est une excellente nouvelle que nous apprenons aujourd’hui. Pour la première fois, un vaccin visant à soigner le sida vient d’atteindre la phase des essais cliniques. De plus, cela nous vient d’une société française. C’est peut-être le début d’une révolution concernant le traitement de cette maladie qui redonne espoir aux malades. DGS vous explique tout en détail.

Biosantech est une entreprise française qui travaille depuis 3 ans à l’élaboration d’un possible vaccin contre le VIH. Actuellement, elle développe un vaccin considéré comme le plus apte à protéger les individus du sida. Au mois de septembre 2013, l’Agence nationale du médicament a autorisé le début de la phase II des essais, ce qui est une première dans le domaine du traitement de cette terrible maladie.

Pour être commercialisé, un vaccin doit passer par trois phases. La première consiste à injecter le produit à des patients déjà atteints de la maladie à traiter pour déterminer si elle est stoppée par le vaccin alors que le sujet arrête de prendre ses médicaments. Dans le cadre du VIH, les résultats de l’étude lancée en janvier 2013 ont été concluants. Les 48 patients traités n’ont subi aucun effet indésirable. La deuxième phase sert à déterminer la dose idéale à injecter pour maintenir un état stable et inoffensif de la maladie. Ici, les chercheurs vont s’intéresser au fait de garder un taux de virus dans le sang inférieur à 40 copies par millilitre, cela alors que les malades arrêtent leur trithérapie. Enfin, la dernière phase permet d’effectuer des tests à grande échelle (jusqu’à 40 000 sujets) dans le but de lancer une version commerciale du vaccin.

Le traitement développé par Biosantech cherche à s’attaquer à la protéine TAT, qui empêche le système immunitaire du corps à s’attaquer aux cellules infectées par le VIH. Le vaccin pourrait permettre la création d’anticorps capables de se débarrasser de ces cellules. Le but premier est de supprimer la trithérapie du traitement, pour que les patients vivent de manière normale, sans les effets secondaires très contraignants de ce remède (vomissements, fièvre, maux de tête…). « On peut envisager plusieurs possibilités selon les résultats que nous allons obtenir. Soit le vaccin permettra de se passer temporairement voire définitivement de trithérapie soit on peut s’en servir comme d’un antirétroviral en plus. Tout dépend de ce qui va se passer avec l’interruption de traitement », explique le Dr Mareuil de Biosantech.

En 2006, ce même vaccin avait déjà permis l’éradication complète du virus chez les macaques ayant servi de cobayes. Même les cellules immunisées contre la trithérapie avaient été soignées. « La principale difficulté dans la recherche d’un vaccin contre le VIH, c’est la très grande variabilité du virus, il mute sans arrêt », précise le Dr Mareuil. L’objectif du traitement est de réussir là où les thérapies actuelles échouent encore, à savoir parvenir à soigner les cellules infectées résistantes sur les humains. Nous pourrons ensuite procéder à un dernier essai en phase III qui consistera à une vaccination à très grande échelle, notamment en Afrique. Nous misons sur une commercialisation d’ici quatre ans, à condition d’obtenir avant les autorisations de mise sur le marché dans chaque pays », conclut le chercheur Corinne Treger, présidente de la société. Elle a lancé une campagne de financement participatif pour financer cette fameuse phase III en ajoutant que le prix du vaccin sera « en fonction du PIB des pays où il sera distribué ».

Cette avancée dans le traitement du VIH nous a vraiment mis du baume au coeur. Nous sommes dans la dernière ligne droite avant de savoir si l’un des plus importants fléaux de ces 30 dernières années pourra être efficacement soigné. Pensez-vous que dans quelques années, le sida sera devenu une maladie facile à traiter ?

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