
Depuis son lancement, le télescope spatial James-Webb (JWST) ne cesse de bouleverser notre compréhension de l’Univers. Mais une récente série d’observations pourrait bien ouvrir une perspective encore plus vertigineuse : et si notre Univers tout entier n’était rien d’autre que l’intérieur d’un gigantesque trou noir ? Une hypothèse que certaines données du JWST viennent involontairement remettre au goût du jour.
Des galaxies qui tournent « ensemble »
En observant les confins de l’Univers, James-Webb a révélé un phénomène inattendu. En étudiant 263 galaxies dans le cadre du programme JADES (Advanced Deep Extragalactic Survey), les chercheurs ont constaté que la majorité d’entre elles semblent tourner dans la même direction. Plus précisément, environ deux tiers tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, et seulement un tiers dans le sens inverse.
Or, dans un Univers supposé aléatoire et sans direction privilégiée, on s’attendrait à un équilibre parfait : 50 % des galaxies tournant dans un sens, et 50 % dans l’autre. Cette découverte inattendue suggère donc qu’il existerait une orientation « préférée » de rotation à l’échelle cosmique — une anomalie qui défie les modèles cosmologiques actuels.
Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs envisagent deux hypothèses majeures. La première est que l’Univers lui-même serait né en rotation. Cette idée remettrait profondément en cause les fondements de la cosmologie moderne. La seconde explication, plus conservatrice, serait que la rotation de notre propre galaxie, la Voie lactée, pourrait influencer nos observations du ciel lointain, bien que jusqu’à présent, la communauté scientifique jugeait cette influence négligeable.
Selon le professeur Lior Shamir, auteur principal de l’étude publiée dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, « si l’Univers a une rotation globale, alors nos théories actuelles sont incomplètes. Et si c’est la Voie lactée qui influence les mesures, il faudra repenser nos calculs des distances dans l’Univers profond. »
L’Univers dans un trou noir
L’idée que notre Univers pourrait être l’intérieur d’un trou noir n’est pas née d’hier. Baptisée « cosmologie des trous noirs » ou « cosmologie de Schwarzschild », cette théorie propose que notre Univers observable serait confiné à l’intérieur d’un trou noir géant, lui-même contenu dans un « Univers parent ».
Dès les années 1970, des chercheurs comme Raj Kumar Pathria et I. J. Good ont exploré cette possibilité. Le « rayon de Schwarzschild », autrement dit l’horizon des événements d’un trou noir (cette frontière invisible au-delà de laquelle rien, pas même la lumière, ne peut s’échapper), pourrait coïncider avec la limite de notre Univers observable. Cette vision suggère aussi que chaque trou noir dans notre propre Univers pourrait donner naissance à un « bébé univers », caché derrière son propre horizon des événements.
Nikodem Poplawski, physicien théoricien à l’université de New Haven, a développé cette idée en intégrant le concept de la torsion de l’espace-temps. Contrairement à ce que prédit la relativité générale d’Einstein, Poplawski propose que l’espace-temps puisse se « tordre » sous l’effet de la rotation extrême de la matière.
Selon lui, au lieu de s’effondrer en un point de densité infinie (la fameuse singularité), la matière en rotation extrême atteindrait un état de densité maximale mais finie, avant de rebondir et de s’étendre. Ce rebond, comparable à un ressort comprimé qui se détend, pourrait correspondre à l’explosion initiale de notre Univers qui est le Big Bang. Ainsi, selon cette théorie, notre Univers aurait hérité de la rotation du trou noir parent, ce qui pourrait expliquer l’axe de rotation privilégié observé dans les galaxies.
Un lien entre trous noirs et Univers
Si cette hypothèse est correcte, elle change radicalement notre compréhension du cosmos. Chaque trou noir de notre Univers pourrait en réalité être une « matrice » d’univers naissants. À l’inverse, notre propre Univers pourrait être né du cœur d’un trou noir formé dans un Univers plus vaste.
Selon Poplawski, « le passage de la matière à travers l’horizon des événements introduit une asymétrie, une flèche du temps héritée de l’Univers parent ». Cela pourrait également expliquer pourquoi le temps semble « couler » dans une seule direction dans notre Univers. Si les galaxies suivent une rotation dictée par l’axe de leur « Univers parent », cela donnerait du poids à l’idée que le Big Bang n’était pas une explosion aléatoire, mais un processus ordonné, guidé par des conditions initiales spécifiques.
Malgré l’excitation que suscite cette théorie, il reste une explication plus terre à terre : la rotation de la Voie lactée elle-même pourrait influencer les mesures du JWST. Même si, jusqu’ici, on pensait que son effet était négligeable, ces nouvelles observations pourraient remettre en cause cette hypothèse. Si tel est le cas, il faudrait réviser nos méthodes de calcul des distances cosmiques, ce qui aurait des répercussions sur l’estimation de l’âge de l’Univers et la compréhension de son expansion.
Par ailleurs, James-Webb observe de mystérieuses structures au-dessus de la Grande Tache rouge de Jupiter.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Space
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Je dis : Que de vide, que de vide !