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Une rampe hydraulique souterraine retrouvée près de Gizeh relance la théorie d’une ingénierie perdue

Pyramides de Gizeh au crépuscule – Égypte ancienne
Les pyramides de Gizeh sous un ciel flamboyant au crépuscule.

Imaginer un désert aride transformé en véritable machine à eau pour construire l’une des premières pyramides du monde — voilà le cœur d’une théorie aussi audacieuse que fascinante.

Derrière les pierres : découvrir un barrage antique à Saqqarah

Imaginez-vous devant Gisr el‑Mudir, une enceinte massive de pierre taillée, longue de 360 mètres. Pendant longtemps, les archéologues l’ont considérée comme un simple enclos rituel ou défensif. Aujourd’hui, certains chercheurs proposent une lecture radicalement différente : ils y voient un barrage de retenue. Oui, un vrai. Ce dispositif aurait capté les eaux saisonnières provenant des oueds alentours, en stockant plusieurs centaines de milliers de mètres cubes.

En étudiant les pentes, les traces d’érosion et les sédiments, les chercheurs ont reconstitué un réseau hydraulique qui acheminait l’eau vers l’enceinte. Celle-ci jouait alors le rôle de réservoir. Ainsi, en aval, une série de bassins naturels servait à filtrer l’eau.

De plus, cette interprétation change notre manière de voir le site : les anciens Égyptiens n’auraient pas seulement obéi à des critères religieux, mais aussi à une véritable stratégie hydrologique.

L’ascenseur à eau de la pyramide de Djéser

Mais que faisaient-ils de toute cette eau ? En se dirigeant vers le sud de la pyramide de Djéser, on tombe sur une tranchée monumentale creusée dans la roche : la « Deep Trench ». Elle contient une succession de bassins interconnectés, un peu comme une station de filtration antique. D’abord, les sédiments se déposent ; ensuite, l’eau s’éclaircit progressivement.

Sous cette tranchée, un ingénieux système prend forme. Deux puits verticaux, reliés par une galerie souterraine, auraient accueilli un dispositif de flottaison. Les ouvriers plaçaient les blocs de calcaire sur une plateforme flottante. En injectant de l’eau sous pression, ils créaient une poussée verticale. Résultat : les blocs montaient, comme dans un ascenseur hydraulique.

Par ailleurs, certaines structures en granit, qu’on croyait symboliques ou funéraires, montrent des indices d’un usage technique. Ces éléments servaient peut-être à réguler les flux d’eau et à contrôler la pression dans les canaux. Autrement dit, la pyramide fonctionnait comme une gigantesque machine.

Une technologie sophistiquée à la mesure des ambitions pharaoniques

Même si cette hypothèse peut sembler folle, elle repose sur des indices concrets. Elle bouleverse notre vision des anciens Égyptiens. On sait qu’ils maîtrisaient l’eau pour l’irrigation, les barrages agricoles, les vannes en bois. Mais ici, ils semblent avoir déployé des techniques beaucoup plus avancées.

En effet, ce système aurait permis d’éviter les rampes géantes que l’on imagine souvent. Par conséquent, ils auraient mobilisé moins de main-d’œuvre, réduit les besoins en transport, et gagné en précision.

Alors oui, toutes les pyramides n’ont pas forcément utilisé cette méthode. Cependant, si cette technique a vraiment existé, elle change la donne. Et si Djéser, que l’on prenait pour un prototype, incarnait en fait l’aboutissement d’un savoir-faire sophistiqué ? Un savoir que le temps aurait ensuite effacé ?

Bilan et perspectives : redécouvrir des technologies oubliées

Cette vision ouvre des perspectives fascinantes. Et si d’autres sites de l’Égypte ancienne recelaient eux aussi des systèmes hydrauliques enfouis ? Des lieux comme Dahchour, Médoum ou Abou Rawash pourraient dissimuler des indices précieux.

Enfin, une dernière question intrigue : si le cœur de la pyramide servait à hisser les blocs, où les bâtisseurs ont-ils enterré Djéser ? Peut-être que la réponse se trouve encore sous le sable, bien cachée.

Et toi, tu en penses quoi ? Génie antique ou illusion moderne ? Moi, j’avoue, cette pyramide me fait toujours autant rêver.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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