Aller au contenu principal

Une étrange “tuyauterie” découverte sous l’Antarctique inquiète les chercheurs

Iceberg monumental et fragments de glace flottant sur une mer partiellement dégelée en Antarctique sous un ciel voilé
Des blocs de glace à la dérive entourent un immense iceberg, révélant l’ampleur de la fonte en Antarctique. — Angela N Perryman / Shutterstock.com

On pensait bien connaître l’Antarctique. Pourtant, une récente découverte pourrait tout remettre en question. Des chercheurs ont mis au jour un immense réseau d’eau douce, dissimulé sous la glace, qui accélère le glissement des glaciers vers l’océan.

En juin, l’Antarctique reste au plus bas : un signal qui inquiète les climatologues

La banquise de l’Antarctique reste dramatiquement basse fin juin, avec une étendue parmi les plus faibles jamais observées, selon les données de l’observatoire Copernicus. C’est un nouveau signal inquiétant du dérèglement climatique.

Ce recul dramatique, confirmé par l’observatoire Copernicus et d’autres centres de surveillance climatique, révèle un dérèglement profond. En mai, l’étendue de la glace était encore 9 % inférieure à la moyenne, et son volume a chuté de 56 %, illustrant une tendance de fond alarmante.

Grâce à la pression et à la chaleur, l’eau circule sous la glace… comme dans une tuyauterie

Masse de glace fracturée en Antarctique, vue rapprochée de la banquise se désagrégeant au contact de l’océan
La banquise antarctique montre des signes inquiétants de fragilité : une fonte record amplifiée par les températures anormales — axily / Shutterstock.com

Concrètement, la glace exerce une telle pression sur le sol que, par endroits, elle fond à sa base. Cela forme des poches d’eau liquide. Cette eau ne reste pas immobile : elle s’écoule dans des canaux naturels, creusés au fil du temps sous la calotte glaciaire.

Pour mieux comprendre ce mécanisme, les chercheurs ont combiné deux modèles informatiques. Le premier simule la manière dont l’eau s’écoule sous les glaciers. Le second prédit la réaction de la calotte face aux changements climatiques. En les croisant, ils ont obtenu une carte d’une précision inédite.

Grâce à cette cartographie, ils ont mis en évidence un phénomène clé : l’eau agit comme un lubrifiant. Elle réduit la friction entre la glace et le sol. Par conséquent, les glaciers peuvent glisser plus rapidement vers la mer.

Or, si les plateformes de glace fondent, les glaciers pourraient s’écouler sans frein

Groupe de manchots sur un bloc de glace flottant au-dessus d’une mer turquoise en Antarctique, symbole fragile d’un écosystème en mutation
Lorsque les rivières sous-glaciaires se déversent dans l’océan, elles provoquent un brassage qui fait fondre plus rapidement la base des glaciers. Ce phénomène pourrait s’intensifier fortement d’ici à 2100. — axily / Shutterstock.com

Jusqu’à présent, les plateformes de glace autour du continent agissent comme un rempart. Elles freinent l’écoulement de la glace vers l’océan. Mais ce rempart est fragile. En effet, avec le réchauffement climatique, ces plateformes se réduisent peu à peu.

Et si elles disparaissent ? Alors, les glaciers continentaux risquent de déferler plus vite, entraînés par l’eau qui coule dessous. D’après les estimations, cela pourrait provoquer une hausse du niveau des océans allant jusqu’à 30 cm d’ici 2100.

Par ailleurs, les chercheurs ont identifié les zones où ce phénomène est le plus marqué. Il s’agit notamment du centre du continent et des glaciers côtiers. Dans ces régions, la pression exercée par l’eau sous la glace est proche de celle du poids de la calotte. Autrement dit, la glace y est presque en lévitation.

Une découverte capitale pour mieux anticiper les risques liés au climat

Au-delà de la curiosité scientifique, cette avancée offre un outil essentiel. Grâce à ce modèle, les chercheurs peuvent localiser les zones les plus vulnérables. Ils peuvent aussi anticiper les effets de la fonte dans les années à venir.

En somme, ce qui se joue sous la glace de l’Antarctique est peut-être l’un des facteurs clés du futur niveau des océans. Et maintenant, on le sait enfin.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Vivement que toute cette glace dégage ! Pour la croissance de notre high-tech, on pourra enfin, et comme pour tous les autres continants, forer et polluer comme bon nous semble, celui qui nous a été si injustement dissimulé pendant trop longtemps .
    Le reste, l’élévation des eaux, le réchauffement ou la bidondiversité, on s’en balance. On y installera des fermes verticales dopées à l’«IA» et on aura une énergie infinie pour créer des montagnes artificielle pour se rapprocher des isothermes tolérables.
    Marre de cette écologie anxiogène, cette planète doit être refaçonnée que pour l’être humain, ses gimmicks et la croissance. Quoi qu’il en coûte.

  • SVP faites un tout petit effort par respect pour les gens qui ont cliqué, en demandant à votre IA d’accompagner l’article d’une source à son contenu.